mardi 10 mars 2009, par
Attention ça mord
On le sait, mais on le répète quand même, un des groupes les plus formidables de ces dernières années, Wolf Parade, a la chance de compter dans ses rangs non pas un mais deux songwriters d’exception. L’aspect déluré et grandiloquent est apporté par Spencer Krug. C’est manifeste quand on se frotte aux élucubrations d’un Sunset Rubdown. Le côté plus rugueux et rentre-dedans est quant à lui apporté par Dan Boeckner. Se sont-ils donné le mot pour occuper mes classements tous les ans ? En tous cas, Dan revient avec sa femme Alexei Perry pour ajouter un nom à une longue liste, celle des duos mixtes (allez, pour l’exercice, The Do, The Kills, The Ting Tings, High Places, The White Stripes et plein d’autres) pour nous offrir plus qu’une curiosité pour les fans de Wolf Parade, un authentique bon album
Le seul LP de cette formation, Plague Park, était un peu mollasson (toutes proportions gardées), ce qui fait que j’ai abordé celui-ci avec plus de curiosité que d’attente véritable. Que les sceptiques ravalent leurs réserves, ce Face Control est simplement grand et urgent. Par la simplicité de ses moyens d’abord. En général, une guitare bien acérée, une boîte à rythme, un clavier et le tour est joué. Dit comme ça, le menu peut s’appliquer à n’importe quelle formation de dance-rock. Mais le but ici n’est pas de noyer des compositions catchy (pour les meilleurs seulement) sous le beat, mais de renouer avec une vraie énergie rock à partir d’un line-up réduit.
Mais il n’y a pas que l’écriture et la composition. Dan Boeckner n’est pas une grande voix, et il son chant n’est pas exactement lyrique, mais ses intonations fiévreuses sont assez bluffantes d’humanité et de passion. Il y a ce côté viscéral qui confère une vraie intensité, faisant de lui et presque sans le vouloir un des grands interprètes de notre temps. Et il s’en donne à cœur joie avec de la simplicité à tous les étages, où un riff bien senti peut faire la différence (All We Want Babe, Is Everything) et où un beat presque electro peut relever le binaire Evangeline. Puis ce morceau bascule dans quelque chose d’encore plus grand, plus ample.
Il y a aussi des morceaux qui ne fonctionnent que sur leur tension et pas sur la finesse d’écriture (Talking Hotel Arbat Blues) et certains courts morceaux qui n’ont pas l’ambition du reste (White City). D’ailleurs, l’album a un peu de mal à se remettre de sa première partie qui déménage. Le second souffle n’est retrouvé que sur le dernier Radio Kaliningrad. Sachez-le avant de vous lancer dans l’écoute.
Un album solide, sans fioriture inutile, allant droit au but et marquant, voilà ce qu’est Face Control. Plus qu’une récréation entre deux albums de qui vous savez, il a sa vie propre, et je suis impatient de voir ce que ça donne sur scène.
http://www.myspace.com/handsomefurs
Il est fréquent que les groupes à très forte personnalité musicale produisent des morceaux similaires. Mais ce n’est que très rarement un problème. Surtout pas dans le cas de la formation canadienne qui a su nous séduire dès la première note et maintenir notre attachement pendant 18 ans. Avec leur mélange de pop aérienne, de textures dream-pop et un goput de l’ampleur qui touche au post-rock, (…)
Contrôler le narratif, voilà la préoccupation de toute personne publique pour le moment. Et le procédé choisi par le couple Butler/Chassagne, c’est de passer par une application sur laquelle des podcasts étaient disponibles. Appeler cette application ’Circle of Trust’ est évidemment de fort mauvais goût quand le spectre des accusations de ’comportements sexuels déplacés’ portées par des femmes (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)