mardi 18 août 2009, par
L’attaque et la défense
Le premier souvenir que j’ai de Yacht, c’est un ludion à l’abattage énorme qui mettait l’ambiance avec un laptop et un micro en première partie de LCD Soundsystem. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait maintenant trouvé refuge chez DFA (le label de James Murphy donc)
L’album précédent, I Love You, Your Magic Is Real, ne répondait que partiellement à la curiosité suscitée par les prestations live. En relisant les impressions de l’époque, je déplorais un manque de rigueur qui déforçait le propos. Une première écoute ne laisse aucun doute là-dessus, cet album est meilleur que ce qu’on a entendu de lui. Le changement d’auberge n’est donc pas juste une modification d’adresse postale, elle influence en profondeur la musique produite.
Evidemment, cette vision de la production peut un peu polluer l’écoute. On ne sait pas quelle est la part d’autosuggestion et de modification concertée dans ce revirement mais il est assez flagrant. Rien à faire, James Murhpy et ses sbires, ce sont quand même de fameux sorciers du son. Oh, rien de vraiment clinquant, mais une science de la tension héritée d’un vieux funk dévoyé et du krautrock, ou alors une vision très détendue du post-punk. Dans les faits, le morceau dual It’s Boring/You Can Live Anywhere You Want est d’abord articulé autour d’un riff de guitare ou de basse assez distordu pour évoluer dans sa seconde partie vers une longue transe hypnotique qui sort nettement du cadre de la lappop (contraction de laptop et pop pour ceux qui ignorent ce néologisme que je ne revendique pas) pratiquée autrefois. Et le résultat est rien moins que formidable. Certes, on remarquera une parenté assez difficile à éviter avec des morceaux comme le classique Yeah (Crass Version) de LCD avec sa longueur, sa phrase répétée comme un mantra. Si on l’aime pas ce style évidemment, il y a matière à sa détourner franchement mais tout le monde aime ça, non ? (je sais que non…). Je vous rassure tout de suite, on échappe aux Cowbells. Enfin, de peu sur Summer Song dont le son de basse est aussi typique de DFA. Maintenant, on se demande maintenant ce que ce label pourrait rendre comme service à un Dan Deacon.
Mais si on remarque une efficacité vraiment plus marquée et qu’un morceau presque instrumental comme Summer Song vire vers l’abstraction, le tout reste quand même plus coloré, plus pop dans l’acception plus insouciante du terme. Et on retrouve ses patterns de batterie (Don’t Fight Te Darkness). Ca n’empêche pas une chanson ou l’autre de tourner en rond (We Have All We Ever Wanted). De même, si la déclinaison discoïde d’I’m In Love With A Ripper a sa raison d’être, ce n’est pas le cas de la version Presque A Capella de Psychic City
Maintenant, Jona Bechtolt n’est plus seul puisque Claire L. Evans l’a rejoint au chant. J’aime bien son timbre mais évidemment son débit ne colle pas souvent avec de la musique de danse. Mais elle colore agréablement cet album. Etrange sensation sur le premier morceau, avec ses chœurs et tout, on dirait du Talking Heads. Les chœurs renvoient eux aux Sparks. J’essaie de moins en moins de me reposer sur ce genre de comparaison souvent descriptive et superficielle mais ces noms me sont venus à chaque fois.
Maturité rime souvent avec assagissement et le résultat donne rarement la fièvre. Le contact entre l’électron libre de Yacht et la rigueur défensive de DFA nous donne en tous cas ce curieux objet qui arrive à captiver de bout en bout.
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