lundi 2 décembre 2019, par
Il a fallu attendre 5 ans pour de nouveau entendre parler des Canadiens (de Toronto) de Picastro. On ne peut pas dire qu’ils ont perdu quoi que ce soit de leur allant pendant ce laps de temps. On retrouve leur utilisation presque exclusive d’instruments acoustiques, ces sons de cordes graves, la répétition de certains arpèges crée une filiation avec ce qu’on a appelé le néo-folk (Current 93, Sol Invictus, ce genre) mais ce n’est qu’un des repères qu’on peut se créer à l’écoute de cet album chaleureux mais perturbé.
Mais c’est ce qu’ils font de leur style de base qui est le plus important. This Be My Fortune par exemple est un morceau tout en spirales et vortex. Leur singularité peut aussi se faire plus enjouée, avec des voix multiples et étranges (A Trench). Il suffit d’une guitare à Mirror Age pour se lancer, avant que le morceau ne décolle dans le chorus notamment grâce à une batterie en liberté. Ils arrivent en tout cas à maîtriser leur sujet, pouvant se permettre une fin plus bruitiste qui nous emballe sur This Be My Fortune.
La voix de la chanteuse Liz Hysen se fait plus étrange sur She’s In Bad Mood et rappelle un peu des choses comme Miranda Sex Garden, ce qui dénote tout de même une belle versatilité. Plus proche de nous, on pourra aussi penser à My Brightest Diamond sans le brio vocal. Il y a comme souvent chez eux quelques invités et le moindre n’est pas James Stewart (Xiu Xiu). Il est en tous cas parfaitement à sa place sur Blue Neck dans cet univers certes loin de son camp de base mais qui lui convient assurément. Cette musique plutôt chaude et acoustique est un cocon hiératique et sombre qui contient ses angoisses comme peu peuvent le faire.
Picastro ressemble à de belles choses qu’on écoutait il y a fort longtemps et qui sont suffisamment hors des modes pour revenir à n’importe quelle période. Comme ils arrivent à rester fins sans être compliqués, leur style s’affine avec le temps.
Il est fréquent que les groupes à très forte personnalité musicale produisent des morceaux similaires. Mais ce n’est que très rarement un problème. Surtout pas dans le cas de la formation canadienne qui a su nous séduire dès la première note et maintenir notre attachement pendant 18 ans. Avec leur mélange de pop aérienne, de textures dream-pop et un goput de l’ampleur qui touche au post-rock, (…)
Contrôler le narratif, voilà la préoccupation de toute personne publique pour le moment. Et le procédé choisi par le couple Butler/Chassagne, c’est de passer par une application sur laquelle des podcasts étaient disponibles. Appeler cette application ’Circle of Trust’ est évidemment de fort mauvais goût quand le spectre des accusations de ’comportements sexuels déplacés’ portées par des femmes (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)
Le circuit court est un principe vertueux qui doit s’appliquer à la musique aussi. Ceci a beau être un premier EP, quatre morceaux étant sortis déjà, la surprise est un peu éventée et l’attente attisée. On attendait cette première publication d’importance pour faire un premier point et il est éminemment positif.
Dans la lignée d’une Phoebe Bridgers qui se confirme comme la figure tutélaire (…)
On vous avait déjà parlé de musiques de films, de séries, de documentaires, de spectacles de danse, d’installations et même de restaurants, on inaugure la musique de cirque. Dans le genre, difficile de faire plus raccord que le premier album de Beirut avec ses cuivres balkaniques. Mais le temps a passé et Zach Condon a consacré énormément d’efforts à sortir ce cet étroit carcan musical. Et ce (…)
C’est un chant doux et du piano qu’on entend sur le beau Mater qui lance cet album. Puis les choeurs évoquent plus le classique contemporain. Ce premier brillant morceau fait plus que planter le décor, il anticipe la diversité de ce qu’on entendra sur le sixième album de la musicienne Belge Valérie Leclerc.
Si les références littérales sont rares, on peut néanmoins la situer dans un (…)
Au départ de ce cinquième album de Bon Iver (ça se prononce à la française, on le rappelle) était l’EP SABLE qu’on retrouve en intégralité à l’entame de ce Sable, Fable. Tant mieux tant Things Behind Things behind Things avait plu. Sans revenir à la simplicité folk de For Emma, Forever Ago, il est assez limpide et immédiatement attachant. La guitare acoustique est bien de sortie sur S P E Y S (…)