Accueil > Critiques > 2021

La Jungle - Fall Off The Apex

vendredi 21 mai 2021, par marc


Une grosse patate et grosse disto, la recette est connue mais ne suffit pas à vous donner envie. On avait déjà évoqué la musique de vendredi après-midi (on ne pratique plus les samedi soirs depuis trop longtemps), celle dont on se sert pour passer de la torpeur à l’euphorie et le duo montois se place exactement dans cette lignée.

La voix sur l’escellent Jour Du Cobra pourrait faire penser à la transe qui nous avait saisis à l’écoute du fameux premier Foals mais avec une guitare (ou un succédané numérique) grasse à souhait mais la rythmique ne suit pas la course aux armements d’un Vitalic. On ne se doute pas que ce n’est que le début du voyage, même si on est déjà perchés. La distorsion, les roulements frénétiques, ça ne fait que commencer sur Du Sang.

Et ça claque, ça bastonne dans tous les coins, se posant comme un appel au pogo et au contact sans distanciation aucune, au 100 cas-contact à la minute. Les mots sont assénés, indistincts mais ne sont qu’une petite partie du cocktail haute énergie (Hyperitual). On leur est presque reconnaissants de prendre un peu de repos sur Marimba.

Mais la fureur se tapit, elle revient encore plus fort sur Feu L’Homme. Alors, oui, ça semblera juste rude par moments, il faut un petit échauffement pour la fureur de ce morceau. Mais l’album est proprement séquencé, faisant monter la tension pour éviter les claquages.

Mais il y a aussi le morceau final de plus de 14 minutes. Il commence par du digeridoo, ce que les moins jeunes associeront aux souvenirs de The Aphex Twins. Ce morceau seul vaut le déplacement, il montre à quel point ils maitrisent leur sujet, même quand ce n’est pas une brutale décharge d’adrénaline. Bref, du défoulement irrésistible, qui donne envie du monde d’après.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

2 Messages

  • Dark Minimal Project – Remixes

    On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait du second album de Dark Minimal Project, Ghost of Modern Times. On avait décelé un cousinage certain avec Depeche Mode et c’était loin de nous déplaire. Et la ressemblance se prolonge avec ces remixes, le groupe anglais étant très friand de l’exercice. Sur la pochette, les deux protagonistes Guillaume VDR et Ange Vesper semblent avoir pris cher mais (...)

  • Tinlicker – Cold Enough For snow

    Chacun va mettre sa ligne rouge sur cet album du duo de producteurs bataves Micha Heyboer and Jordi van Achthoven. C’est forcé tant cet album oscille entre trop et beaucoup trop, délicatesse et évanescence. Mais il est aussi impossible de ne pas trouver son compte non plus. Ce continuum qui va de la pop dansante et cotonneuse à du matos pour une rave à 4 heures du matin est en tout cas assez (...)

  • Jonas Albrecht - Schrei Mich Nicht So An Ich Bin In Trance Baby

    Si ce n’est pas trop visible pour le lecteur, certains distributeurs participent beaucoup à la ligne éditoriale. Parmi eux, Five Roses tient la pole position. Si l’éclectisme est remarquable, une des constantes est la présence d’artistes qui manipulent la percussion comme matière première. Dans un passé récent, on a eu le dernier Peter Kernel, la claque de Parquet et tous les projets d’Anthony Laguerre (...)

  • Parquet – Sparkles & Mud

    Alors que la technologie tente depuis très longtemps d’avoir des équivalents numériques à tous les instruments qui existent, la démarche de certaines formations va dans le sens opposé. Certes, c’est parfois anecdotique quand certains se présentent comme fanfare techno (Meute) mais dans le cas qui nous occupe, la force de frappe est indéniable.
    Parquet a été fondé en 2014 par Sébastien Brun qui a déjà (...)