vendredi 2 décembre 2022, par
On va être tout à fait honnêtes, on n’avait jamais entendu parler du Bruxellois Rodolphe Coster malgré un parcours visiblement déjà fourni, avec un gros pied dans la musique de danse contemporaine. Mais ce n’est pas le plus important, on a copieusement apprécié cet album immédiatement familier.
New York est ici un endroit d’enregistrement ici mais aussi un style, avec une forte dose de post-punk poisseux, celui qui sert de base à des formations du coin comme The Rapture ou LCD Soundsystem. Listons Liquid Liquid, Suicide ou A Certain Ratio mais ce n’est pas le dancefloor qui est visé ici. On reste dans les parages de la métropole américaine pour Doll Their Maps qui se place dans le sillage d’A Place To Bury Strangers. Et cette combinaison de chant déglingué mais placide, de chœurs et de son savamment distordu fonctionne à plein.
Cette tendance froide colore le planant Seaguls Fly On Highways (avec de discrètes cordes) ou le sax très free de Derlish. Autre interprétation possible, ceci est de la britpop à tendance froide, de quoi réjouir donc. Gilles Memory est ainsi en apesanteur, d’un groove froid pour un effet trippant à souhait, une version froide du madchester qui nous a tant plu. Dogstroke n’est pas à proprement parler une chanson, mais une ambiance un peu anxiogène et dense qui s’installe et s’incruste. Et on ressent cette montée de Burglar Blames Shadows, ce sale sax que n’aurait pas renié Bowie.
Si on ne sait pas si on peut faire du neuf avec du vieux, on peut définitivement faire du bien avec des éléments connus. Le style de Rodolphe s’appuie donc sur des piliers existants mais la vibration et l’amalgame sont bien actuels et personnels, et c’est pour ça qu’on prend tant de plaisir à l’écouter.
Une certaine distance vis-à-vis des artistes qui sont critiqués ici rend incongrue la proximité géographique. 1480 est un morceau ici mais aussi un code postal. Y a-t-il une école wallonne de la turbulence ? Si on se réfère à La Jungle et ceci, ce n’est pas impossible. Est-ce une coïncidence s’ils font tous deux partie du catalogue Rockerill ? Nous ne le pensons pas.
Mais cet album produit (…)
Le post-punk anglais avec morgue est un genre très particulier dans lequel les Londoniens de Squid s’étaient distingués. Il faut dire que ce substrat est utilisé dans tellement de contextes pour tellement de résultats, de Bloc Party à Black Country New Road en passant par Art Brut qu’on peut le décliner de bien des façons.
Et Squid balaie à lui seul une belle partie du spectre, allant même (…)
Cet imposant album d’un trio lillois nous semble familier sans que ce ne soit exactement identique à quoi que ce soit. Si on tente de retrouver son chemin, on est très vite tentés de s’y perdre pour mieux s’y fondre. Le chant très expressif dès Deer Flight, un peu comme si Patrick Wolf s’était mis au post-punk poisseux et éructait (aboyait même sur Revenge). On y secoue lentement la tête (…)
Quand on avait entendu Maggie Débloque, on n’avait pas tout de suite succombé. Peut-être que l’idée de s’en prendre (justement) à une ministre démise depuis des lustres ne semble pas l’idée de l’année. Surtout parce que la musique à haute dose d’énergie et de complexité attend son moment. Il est arrivé plus tard, et il est arrivé, et l’album passe d’un coup d’un seul. Parce qu’une fois que (…)