lundi 24 avril 2023, par
La paire Un Homme/L’Un De Nous d’Albin de la Simone fait partie de ces rares hoses à pouvoir être suspectés de perfection. On les a écoutés sans les user tant ils sont bâtis pour défier le temps. Leur successeur est donc attendu avec un peu d’appréhension. Mais pas trop, on le connait suffisamment.
Lui qui était aux commandes de ses albums et de pas mal d’autres (Miossec, Pomme, Vanessa Paradis, Alain Souchon...), le voici qui cède une partie de la mise en son à Sage qui a notamment collaboré avec Clara Luciani et a été choisi parce qu’il savait s’adapter aux artistes. Et c’est une très bonne chose, le son évolue un petit peu mais le ton est préservé. On notera les cuivres somptueux de la plage titulaire ou de discrètes nappes. Pas de révolution cependant, mais des variations bienvenues. Le son moins ’sec’ peut amener plus de langueur à A Jamais et orner J’embrasse Plus d’un très beau son de batterie profond.
Exit donc l’obsession de la non-amplification, même si on se doute que les concerts ne seront pas taillés pour le Graspop (on ira écouter ça bientôt, on en reparle). C’est le début d’un cycle qui a sans doute commencé avec l’album précédent, instrumental dont on pensait énormément de bien et avait démontré qu’il y a énormément de musique chez lui. Ici, il reprend le thème de trois des morceaux. Le Chalet est Ta mère et moi, Merveille reste Merveille, Il pleut devient Pars. Ils étaient impeccables sans paroles mais les versions parlantes n’ont pas l’air d’avoir reçu une greffe tardive.
On n’a pas encore dit que c’est formidable. Les belles histoires sont forcément émouvantes comme ce Petit Petit Moi. Le retour de la chanson sur un adolescent (Ta Mère et Moi étant le pendant plus irrité de L’Ado) est moins dans-ta-face que La Vie Dans Les Dents de Florent Marchet mais c’est poignant parce que c’est rentré et on apprécie aussi cette fausse légèreté. Lui qui avait trouvé le ton juste pour décrire une forme de masculinité sur Un Homme garde cette distance pour évoquer des destins de femme comme Mireille 1972 ou Pour Être Belle. Il avoue passer énormément de temps à polir ses textes et on se dit en effet que cette fluidité est une forme finie et définitive.
En artiste avisé, Albin de la Simone a fait ce qu’il fallait pour inscrire dans la durée son état de grâce. Ce qu’on aimait comme une écriture qui frise toujours la perfection et une distance idéale sont toujours là, il a eu la bonne idée d’ouvrir la fenêtre aux idées musicales d’autres. Précieux on vous dit.
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