mercredi 11 décembre 2024, par
Clara Luciani fait de la variété. C’est une simple assertion qu’il est nécessaire de rappeler. Parce qu’on parle d’un des cadors du genre, voire de la reine incontestée en francophonie. C’est le prisme au travers duquel il conviendra d’apprécier son troisième album. Si son passé en tant que membre de La Femme ou son premier album solo la destinaient à une chanson française plus indé, elle a depuis son second établi son statut et revient défendre sa couronne. Et va probablement la garder comme on le verra.
On préfère de toute façon la voir pleinement assumer ses envies. Et puis c’est là que son talent s’exprime le mieux. Et ça attaque d’emblée avec Cette Vie, hymne à Alex Kapranos on le devine, avec déjà des cordes disco de sortie. Il faut que ce soit convaincant pour que le kitsch ne prenne pas le dessus. Ce niveau de maitrise est assez soufflant, on n’est pas là pour s’excuser mais proposer des refrains xxl. Roule est un sommet d’efficacité, un de ces morceaux qui semblent couler de source, qui emportent l’adhésion presque malgré nous.
Clara a eu un fils l’an dernier. Si vous n’étiez pas au courant, cet album tient lieu de faire-part. Et si elle lui déclare son amour (Tout Pour Moi) et lui prodigue des conseils (Roule), elle pense à rendre hommage au père (Cette Vie) et comme chez beaucoup, c’est l’occasion d’évoquer la famille au sens plus large. Le thème de la filiation est le fil rouge sang de cet album. La plage titulaire bien évidemment mais aussi Ma Mère, sans compter les incrustations sonores des grand’parents.
On retrouve aussi d’autres thèmes plus généraux comme la solitude ou le découragement mais même dans ces moments-là, c’est beaucoup moins suggestif que sur son album précédent qui reste son sommet actuel. Sans doute parce qu’il y a moins de mystère, vous savez, celui qui a pu rendre des morceaux comme La Grenade ou Respire Encore des Hymnes de causes ou de contexte alors qu’ils n’étaient pas destinés à ça à la base. Absent aussi Le spleen un peu Françoise Hardy lui allait aussi fort bien au teint, remplacé par une auto-motivation (Allez, Seule) qui n’est pas du même tonneau.
Amatrice de duos relevés, elle collabore ici avec Rufus Wainwright, qui a souvent frayé avec des artistes français, pour le meilleur (Vincent Delerm) et le pire (Calogero). Ici, le morceau semble taillé pour Marithie et Gilbert Carpentier et est assez en phase avec le ton général de l’album. Si certaines de ses inclinations sont classiques, cette forme de pop symphonique est tout à fait dans les cordes (de violon) du bon Rufus.
Confirmer un premier album à succès par un carton global n’est pas une mince performance et s’il ne s’élève pas à la hauteur du précédent, il confirme son talent et son envie dans un contexte particulier pour elle qui colore forcément ce Sang.
On sait qu’un nouvel album de Vincent Delerm n’est pas vraiment nouveau. Ce n’est pas ce qu’on attend de lui de toute façon et on s’est souvent surpris à penser qu’on avait déjà entendu certains morceaux. Mais on ne s’est jamais lassés, parce qu’on sait qu’on peut rester conservateur sans être nécessairement ringard. Ce que d’autres n’ont pas compris.
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