lundi 14 avril 2008, par
Etat stationnaire
Pour une critique d’un album de Clinic, deux cas de figure se présentent : soit vous connaissez déjà un album soit non. Dans le premier cas, on peut être assez expéditif en précisant que c’est toujours aussi typique et particulier. Dans le second, je pourrais très bien être paresseux et vous renvoyer à l’une ou l’autre des critiques déjà parues. Du reste, comment changeraient-ils avec leur style tellement particulier ?
C’est la critique qui force à se concentrer. En première écoute, on se dit « Ben oui, c’est du Clinic quoi, même pas besoin de lire la pochette ». Et puis on se remet tout doucement dans l’ambiance et on se rappelle pourquoi on suit ce singulier groupe. C’est qu’ils ont au fil du temps amassé les preuves de leur talent singulier. Alors, à quoi ressemble Clinic pour ceux qui ne seraient pas encore familiers ? C’est assez difficile à dire. On peut parler d’un blues tendu et tordu, d’un boogie de bastringue joué par un groupe de post-punk enfiévré, toujours à la lisière de la concision et de la violence punk (Shopping Bag). Mais le clavier tient aussi occasionnellement les premiers rôles (High Coin). C’est souvent dans ces cas-là que la compacité du son est la plus convaincante. L’harmonica est le dernier composant venant sceller le son.
Les balades dans ce contexte sonnent comme un peu étranges (Emotions) car la voix s’y prête finalement peu. Ils s’en sortent en les entrecoupant de riffs vengeurs (Free Not Free, Memories) ou d’un genre un peu particulier de solo guitare. Par exemple, Mary and Eddie peut, la voix pas exactement caressante exceptée, renvoyer à ces grands anciens qui pouvaient créer des chefs-d’œuvre à partir du chaos : le Velvet Underground. On n’en est pas à ces niveaux certes mais c’est dans la même tension, toujours au bord du précipice qu’ils évoluent
C’est toujours la même chose et ce sera sans doute le cas avec le prochain. Clinic ne change pas vraiment mais comme il garde son intensité on ne voit pas grand-chose à redire. Ni à en dire tout court d’ailleurs. C’est que si un jour dans sa vie on a apprécié les art rockers d’Albion, il a peu de choses qui pourront faire changer d’avis tant ils restent fidèles à eux-mêmes.
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)
Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham (…)
La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez (…)