mercredi 4 mars 2009, par
Surprends-moi Marissa
C’est comme ça les vieux potes. On sait que même si on est sans nouvelles depuis un temps, on reprendra la conversation où on l’avait laissé. Marissa est une de mes filles sensibles préférées et évidemment, on aborde son premier album deux ans après le très bon Songs III : Bird On The Water en sachant ce qu’on va y trouver. On découvre ce qu’on connaît déjà donc, mais un peu plus, ce qui constitue une petite surprise.
Heart Paper Lover pourrait se retrouver tel quel sur n’importe lequel de ses albums accompagné d’une guitare acoustique. Pourtant, ici, on sent poindre le décalage. Le fond est constitué d’un orgue et il y a ces sons (style départ de feu d’artifice) en arrière-plan, assez inhabituels en son chef. Rassurez-vous, il n’y a pas de révolution en vue, même si elle est maintenant hébergée par le label Kemado qui a comme fonds de commerce le heavy metal (ce n’est pas une blague).
Dans ce qui sort un peu de son ordinaire, il y a Mary Come Alive avec un peu de flanger sur les sons, un clavier et un rythme syncopé, effets qu’on aurait difficilement imaginés sur ses albums précédents. C’est sans doute le morceau le plus déroutant de l’album pour qui attend des chansons pour coin du feu et rien que ça. Mais il est particulièrement réussi. On ne peut pas vraiment parler de révolution, mais elle va plus loin en ce sens que Mazzy Star, point de comparaison souvent utilisé. Musicalement, et avec une voix moins typée, on pensera aussi aux Cranes.
Mais la l’album contient tout de même une majorité titres qui n’auraient pas déparé ses excellents albums précédents (Ghosts and Lovers). Rosary donne une envie de dodeliner de la tête. C’est la seule chorégraphie qu’elle suscite en général. Ou alors la valse triste. On retrouve aussi sa Silvia sur The Hole Is Wide pour un exorcisme toujours aussi touchant.
Marissa Nadler conserve quand même son attribut le plus remarquable : une voix cristalline, haut perchée et d’une humanité indéniable. On retrouve en sus son sens de la mélodie, sa mélancolie naturelle sur Mistress, où la pedal steel remplit l’arrière-plan. Son écriture est toujours aussi sombre et lumineuse à la fois. Elle ne cache pas d’ailleurs que c’est une chanson du type Girlfriend In A Coma (des Smiths donc) qui a inspiré la dualité de River Of Dirt (et sa rythmique discrète). Ses phrases font mouche par le naturel avec lequel elle assène un « I’ll marry you some sunny day » par exemple.
Le résultat obtenu sur ce Little Hells a donc moins cette beauté froide de fleur prise par le gel mais les petits changements sont finalement convaincants puisqu’elle élargit son univers. Elle aurait pu se contenter de creuser le même sillon mais elle a préféré un petit pas de côté. Comme il va vers plus de complexité et de variété sans que ses capacités vocales et d’écriture n’aient à en pâtir, on ne peut que se réjouir de petites touches d’audace de celle qui reste de toute manière une de nos compagnes de route.
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