mardi 12 janvier 2010, par
,Bis repetita placent parfois
Comment succéder à un premier album bien souvent acclamé ? C’est l’épineuse question à laquelle la joyeuse bande de Vampire Weekend a dû répondre. La première fois, la rumeur était très importante mais cette fois, la blogosphère a encore plus de raisons de bruisser. C’est que le premier album éponyme était vraiment réussi. Nous n’étions pas en attente fébrile, loin de là, mais une livraison des New-Yorkais est toujours bonne à prendre.
Cassons le suspense : ceux qui ont aimé le premier album aimeront celui-ci, avec les inévitables petites déceptions dues à l’attente. Parce que Vampire Weekend n’a pas essayé de brûler les étapes, voulu prouver qu’il était plus grand que l’étiquette d’indie-pop à rythmique ensoleillée. L’équilibre est assez difficile à atteindre, et les exemples sont nombreux des groupes qui ont voulu grandir trop vite comme Bloc Party ou Franz Ferdinand (fort bons groupes dont on continue à préférer la géniale première livraison) ou se sont concentrés sur une seule de leurs facettes.
Contra est comme son prédécesseur un album qui peut s’écouter d’une traite, ce qui est rare dans les albums de musique plus pop. Il y a encore des morceaux qui sont bien sans défoncer la baraque (White Sky) et d’autres qui sautillent plus franchement (California English). Mais le morceau de bravoure pourrait être Giving Up The Gun, son épaisseur plus conséquente, un aspect un rien plus sombre mais autant d’allant. Il ne se révélera sans doute pas aussi addictif sur la longueur qu’un I Stand Corrected mais ça, seul l’avenir nous le dira.
Ils maintiennent un tempo élevé (tout est relatif) parce qu’ils savent que ça a bien aidé leur compos sur le premier album. On a donc un groupe qu’on devine intelligent. Ils ont également conservé ce côté frais et naïf, bien que la construction de leurs morceaux soit loin d’être aussi simpl(ist)e qu’il n’y parait. D’ailleurs, c’est via une reprise d’Exit Music de Radiohead qu’on a été convaincus que ce jeune groupe avait un très gros potentiel. De ceux qui peuvent pondre de l’enthousiasmant, certes, mais aussi s’approprier ce qui ne se laisse que rarement approcher.
Le style reste imprégné de soleil, de vacances, de légèreté. On n’arrivera probablement jamais à écouter l’un de leurs disques sans penser au Paul Simon de Graceland. Mais on a connu pire comme filiation. Tout ici fonctionne, si le genre vous plait, parce qu’à l’intérieur de leur genre vite cerné ils arrivent à placer des variations bienvenues. Et les morceaux sont suffisamment bien fichus pour ne pas lasser au fil des écoutes. Citons les variations de tempo d’un Diplomat’s Son ou le côté plus brut de Cousins.
Ils sont plus déroutants quand ils essaient d’injecter du recueillement dans leur attitude cool. Ca donne le final I Think Ur A Contra qui n’est pas mon moment préféré de l’album. C’est donc le premier de leurs morceaux qui soit bof, et la confirmation qu’une vitesse minimale leur est nécessaire.
Il me semble évident que ce n’est pas tellement la voix qui est importante que la façon de chanter. Et Ezra Koenig sait en jouer comme personne. Souvent noyée d’écho, elle joue souvent dans un registre cool faussement nonchalant qui colle très bien à la musique qui depuis toujours est un mélange de débraillé indie et de rigueur de crooner en tongs.
Les membres de Vampire Weekend sont un peu des premiers de classe et un peu des casse-pieds. Vous savez, ceux qui avaient réponse à tout et qui cartonnaient en classe avec une apparente nonchalance qui cachait un travail de fond et la confiance de ceux qui savent où ils vont. Comme souvent c’est le troisième album qui sera crucial. Mais nous n’en sommes pas là. Pour le moment, en gardant l’identité sonore si caractéristique et en s’inscrivant dans la continuité de leur premier album, ils apportent suffisamment de nouveautés sonores pour qu’on n’y voit pas de redite et pour éviter l’ennui des fans.
http://www.myspace.com/vampireweekend
Bien honnêtement, quand on a découvert Beirut en 2006, on ne se doutait pas qu’on allait suivre le jeune Zach Condon pendant plus de 17 ans. Cette musique fortement influencée par les fanfares balkaniques a suscité d’emblée l’intérêt mais le procédé semblait trop étriqué pour s’inscrire dans la longueur. On avait tort, forcément, et ceci en est un nouveau rappel.
En première écoute, ce Hadsel est plutôt en (...)
A une époque où la modernité n’est plus une vertu cardinale, il peut être étonnant de retrouver cette conjonction de talents (Avey Tare, Panda Bear, Deakin et Geologist) aussi en forme après près d’un quart de siècle d’existence. Avec Time Skiffs, on pouvait clairement parler d’une nouvelle période pour le groupe, un revirement vers plus de musique ‘figurative’ par opposition aux brillants collages (...)
L’artiste qui aura fait le plus parler de lui en 16 mois est un prix qui ne rapporte rien sinon des critiques multiples et sans doute un peu de confusion de la part d’un lectorat débordé. Bref, après avoir pris congé de Soft People, l’actif Caleb nous a donné un album un opéra rock Beatles queer puis deux EP qui mélangeaient chansons et poèmes autour du personnage semi-autobiographique de Chantal. Sa (...)
Chez Sufjan Stevens, il y a les choses qu’on admire et celles qu’on adore et ce ne sont pas nécessairement les mêmes. Et si chez les fans de la première heure le meilleur était au début, c’est sans doute son fantastique Carrie and Lowell qui a été le plus acclamé et est considéré comme la ‘base’ de son style. Parce que Sufjan, c’est bien plus large que ça, entre albums hénaurmes et risqués, ambient pas (...)