dimanche 30 mai 2010, par
Courbe rentrante
Sans doute qu’un jour je me lasserai d’écrire sur tout ce que j’écoute, que j’en aurai un peu marre de formuler des avis dans ma tête chaque fois qu’une note de musique arrive à mes oreilles. Peut-être que le retour d’un groupe que j’ai bien aimé me laissera froid. En attendant cette retraite spirituelle, je frétille encore quand j’aperçois à l’horizon un nouvel album qui succède à un membre quelconque d’un classement de fin d’année. Un critique est comme un voyageur qui aurait une multitude de foyers. Qu’il fréquente à intervalles plus ou moins élevés. Après avoir pris des vacances sur Glory Hope Mountain en 2008, je me réjouissais d’embarquer avec les Canadiens (pas d’obsession de ma part, je vous assure) pour No Ghosts.
Encore un bon album mais qui se resserre, un peu comme les successeurs des excellents albums de Port O’Brien ou Plants And Animals qui se sont assagis. Sans dommage pour le premier, avec un peu de perte de qualité pour le second. Donc le panache me manque quand même, mais l’attachement qu’on a eu pour eux ne s’est que faiblement évaporé. Seraient-ils dans cette zone américaine en perpétuel balancement entre génie et anodin ? Des groupes comme Midlake ont récemment versé dans le premier groupe et Laurent nous parlait encore récemment de cette tendance lourde vers le middle-of-the-road.
Il reste à The Acorn de beaux atouts, come la voix toujours aussi identifiable, des arpèges inspirés (Restoration) et quelques morceaux charmants comme Misplaces ou tout doux comme On The Line, la jolie simplicité de Slippery When Wet. I Made The Law se termine dans une jam qui fait du bien, parce qu’elle réveille un petit peu. Autre syndrome, les morceaux plus linéaires mais à volonté plus rentre-dedans comme Crossed Wires ne prennent pas tout le relief voulu, même si on sent que l’intensité monte d’un bon cran.
Comme bien d’autres groupes, The Acorn a adopté une courbe rentrante. Et on se dit comme souvent que si on les avait découverts par cet album, on n’aurait peut-être pas poussé l’exploration plus avant. Il est pourtant pas mal, ce No Ghosts, mais la fièvre du premier manque tout de même, et une petite lassitude s’installe à attribuer à un nouvel album presque toujours une étoile de moins que son prédécesseur.
Il y aurait beaucoup à écrire sur les groupes dont les noms évoquent des morceaux d’autres artistes. Obligatoire pour les tribute-bands, cet hommage se retrouve souvent entre Radiohead, dEUS ou The Blank Agains ou Don Aman. Si le nom du groupe de Montréal nous a tout de suite évoqué un classique de Can, la musique n’est pas Kraut ici. Ou pas que.
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