vendredi 11 août 2006, par
Chic, du bon son, du gros son, c’est ce qu’on se dit en mettant le CD dans la platine (on y croirait presque...). Et, de fait, on a des bonnes basses rondes, une batterie qui tape. Mais où sont les morceaux ? Car une fois passée l’envie de danser qui peut prendre sur E-Talking ou Krack, on se trouve devant du vide.
On dirait que les frères De Waele, après avoir trituré tous les sons de la planète rock en formant les insurpassables 2 many DJ’s, se sont enfermés dans leur studio, mais que, privés de l’appui de morceaux existants, ils n’ont rien trouvé d’intéressant à mettre dans les riches habillages.
Sur les morceaux plus rapides, l’énergie rend la vacuité moins grande, mais dès qu’ils s’essaient à la ballade (A ballad to forget, heureusement court) ou au crescendo (Accidents and compliments), on voit les coutures.
Ce qui passe le mieux, c’est quand on a l’impression d’entendre 2 many DJ’s, c’est-à-dire quand on se dit que c’est un remix d’un morceau existant (NY excuse, avec cette voix sous mixée et ce rythme répétitif qui renvoie au couple de DJ’s).
Ou alors est-on simplement devant un mélange qui n’a pas pris. The Hives peut faire des chansons avec (presque) rien dedans, parce que ça sent le rock qui transpire, l’anti-sophistiqué. Quand on essaie de faire Le-morceau-qui-tue à tous les coups, il faut plus que les riffs minimalistes de Miserable girl.
Peut-être Soulwax n’est-il pas au meilleur de son inspiration. Peut-être aussi que c’est l’émergence de mieux qui rend ceci décevant. Car maintenant, on danse sur The Rapture, Radio 4, Daan, The Killers pour le son qui sied aux dancefloors, on rocke sur The Hives et The Libertines. La temps a rattrapé Soulwax.
C’est triste de devoir dire autant de mal pour un album qui n’est pas fondamentalement mauvais (rien n’est insupportable, rien n’énerve), mais vu le potentiel de ses créateurs, on ne peut que conclure à la poudre aux yeux. (M.)
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