lundi 22 juin 2015, par
Il y a des pelles d’étiquettes pour la musique. Mais à l’instar de la musique elle-même, il est des termes qui sont totalement tombés en désuétude. On n’oserait par exemple plus parler de rock ‘planant’, tant il semble associé aux délires lysergiques floydiens. Pourtant, sans en ressusciter l’esprit baba, il y a beaucoup de formations qui semblent privilégier l’apesanteur. On vous a parlé de Siskiyou, il y a aussi Other Lives et Patrick Watson.
Pourtant le groupe qui porte le nom du chanteur ne s’est pas découvert une passion pour la musique de Tangerine Dream ou Yes sur son cinquième album (le quatrième en tant que groupe). Au contraire même, il n’y a que peu de variations dans son univers. Qui inspire toujours autant de sympathie que de difficulté de critique. Mais on retrouve ce goût de l’aérien, du diaphane presque qui nous emmène d’emblée bien haut.
Good Morning Mr Wolf amorce le décollage, porté par la grande voix de tête du Canadien. Mais ce n’est qu’une des composantes. Par le passé, ils ont souvent joué d’arrangements un peu surannés, comme piqués à des dessins animés hors d’âge mais ils semblent revenus aux fondamentaux, à savoir montrer leur personnalité dans la composition plutôt que par ajouts successifs.
Bollywood est ainsi construit par vagues et la basse poussée en avant nous évoque les Antlers, autres orfèvres de l’air. Hearts est un bon morceau sautillant que n’aurait pas dédaigné Vampire Weekend. Sa tension est assez rentrée, et ils savent construire des morceaux à tiroir, jamais au repos.
Grace va chercher des sons du côté du psyché ou du glam, le riff de la plage titulaire arrive aussi à éclairer le morceau. Les morceaux plus nettement lents sont forcément moins passionnants (Turn Into The Noise) mais il reste de vraies raisons de s’enthousiasmer quand le tempo et la tension sont là. Places you Will Go est ainsi un tout grand morceau. Sans doute que la délicatesse et les morceaux battus en neige manquent un peu de consistance si le rythme ne suit pas. Mais ce ne sont que pinaillages, on est bien content de passer cet album souvent, histoire de se perdre dans les nuages avec une envie non dissimulée de ne pas en redescendre.
Les choses sont sans doute un peu plus simples depuis que Spencer Krug officie sous son nom propre mais ce n’est pas ça qui a ralenti sa légendaire productivité. Pour jeter un peu de confusion tout de même, il reprend la route avec Sunset Rubdown...
La transition de Moonface à Spencer Krug s’est faite en même temps que son apparition sur Patreon. En gros, c’était le versant plus personnel, distillé (...)
En général, la productivité d’un.e artiste croit rarement avec les années. Mais il y a des exceptions. Alors que leur rythme était plutôt d’un album tous les trois ans, Metric livre déjà un successeur au Fromentera sorti l’an passé. Il se présente d’ailleurs comme le second volet d’un dyptique. La premier nous avait d’ailleurs laissé une impression très favorable, avec en exergue un dantesque Doomscroller (...)
Peu de groupes ont pu garder une image de sympathie aussi tenace au fil des années. Avec ce neuvième album pour autant de critiques ici, pas de doute, on est en terrain connu. La continuité est aussi assurée par ce line-up inchangé depuis le dernier album et le même Patrick Ford qui assure la production tout comme celle de !!!.
Ce titre d’album fait une entrée immédiate dans les plus improbables. (...)
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. C’est via un album soyeux qu’on écoute encore beaucoup 20 ans après qu’on a fait connaissance du talent tellement attachant de Leslie Feist et on n’a jamais décroché parce qu’elle ne nous a jamais déçus non plus.
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. Et c’est avec le délicieusement psychédélique In Lightning qu’elle revient (...)