mercredi 2 décembre 2015, par
Des actrices qui chantent, ce n’est pas exactement une nouveauté. Il faut cependant avouer qu’on préfère quand ce sont des Américaines qui s’y collent. Pensons à Zooey Deschanel ou Aleksa Palladino (Exitmusic). Si le nom d’Emily Kinney ne vous dit rien, peut-être que le personnage de Beth dans The Walking Dead vous inspire plus. Quoiqu’il en soit, ce que vous entendrez ici n’évoquera pas le sang qui gicle et les zombies.
Parce que ce que Emily préfère la vraie pop. Et elle le fait avec un bel entrain comme sur le plus relevé This Is War proposé ci-dessous, qui reçoit une bon renfort de roulement de batterie. Pour le reste, il y a aussi beaucoup de douceur (Weapons) , même si elle peut employer une petite guitare électrique pour parler d’une copine un rien saute-au-paf (Molly). Dans le genre, c’est moins passéiste que Deschanel puisque non seulement le son n’est pas daté mais les histoires sont plus ancrées dans notre quotidien, avec quelques accents chouettement libérés (Berkeley’s Breathing, Mess).
Avant de vous lancer sur cette petite pause sucrée, sachez ce que vous abordez et n’y allez pas si vous rechignez devant des groupes comme les Cardigans (la voix y fait penser parfois quand elle n’est pas trop fragile). Si ça ne vous rebute pas, cette fort digne sucrerie est tout à fait charmante.
Le premier et le dernier morceau, voilà ce qu’on pourra retenir de ce premier EP de l’Australien Hein Cooper. Pas nécessairement parce ce sont les meilleurs, mais parce que ces deux versions du même The Art of Escape permettent de voir tout le spectre que le jeune Australien peut balayer l’espace d’un premier EP de cinq titres.
La première est une version purement acoustique, avec juste un arpège de guitare et une voix plutôt expressive. Le second est un remix signé Tora et ne se présente pas comme une adjonction de rythmique mais une vraie relecture à tendance dubstep (on pense souvent à James Blake). L’exercice est d’autant moins gratuit qu’il correspond aussi à l’esprit des autres morceaux qui
The Real prend ainsi un peu de hauteur. Eyelids reste acoustique mais avec de l’ampleur. Une voie médiane dont il se sort très bien. Sans que je ne puisse vraiment dire pourquoi, j’ai l’intuition qu’on va entendre reparler de cet artiste, parce qu’il apporte un peu de sobriété à une variété internationale qui en manque parfois. Produit par Marcus Paquin (qui a produit ce The National, ce Stars et ce Little Scream), cet EP pas sirupeux supporte bien les hautes rotations et suscite l’attente.
Non, Zeal Records n’héberge pas que de la musique qui s’apprécie avec une bonne tisane. Voix rêveuses, grosses guitare, Rhinos Are People Too n’a certainement pas inventé un nouveau style tout neuf. Mais personne ne le fait, en vrai. Alors, la question c’est « dans les limites de ce genre, est-ce que c’est bien ? ». Coupons court à ce suspense et disons tout de suite que le premier EP de ce quintette limbourgeois révélé par De Nieuwe Lichting de Studio Brussel est bien prometteur.
On connait donc tous les passages obligés du genre shoegaze/dream pop comme le chant mélodique mais planqué loin dans le mixage et des guitares en brouillard. La valeur ajoutée, ce sont des guitares qui tranchent et une montée de son (Abaddon), une batterie qui claque (Youth). Ils peuvent aussi jouer la rupture (Darkest Blue) ou la remontée plus placide (Youth).
On le voit, c’est dans l’exécution et la verve que ce jeune groupe flamand marque des points. Pour que la puissance s’exprime, il faut un son impeccable et ils l’ont. Cette très belle promesse qui montre une belle palette en quatre morceaux. S’ils tiennent sur 10, on tient un album remarquable.
http://noisetrade.com/rhinosarepeopletoo/ep
http://www.rhinosarepeopletoo.be/