mardi 19 février 2019, par
On l’a déjà dit, on ne parle pas de tous les albums qu’on écoute. C’est sans doute dommage pour l’exhaustivité mais la vie n’est pas extensible non plus. C’est une des raisons pour lesquelles on ne vous a pas parlé d’EUSA, l’album précédent de Yann Tiersen. Une autre raison est l’ennui compact qui s’en dégageait. Un piano solo, ce n’est pas toujours suffisant quand on ne s’appelle pas (au hasard) Niels Frahm.
Étrange évolution de carrière que celle du Breton d’ailleurs. On l’avait découvert avec Le Phare, donc avant cette fantastique vitrine d’Amélie Poulain qui s’est révélé encombrante pour la suite de sa carrière. On l’avait aussi suivi dans son virage post-rock avant de moins goûter à son retour à la nature donc on peut parler de vieille connaissance (surtout si on ajoute la brillante collaboration avec Miossec).
Tempelhof est fièrement présenté comme enregistré avec des sons de l’aéroport Berlinois du même nom et ce qu’on appelle les field recordings sont très présents ici. On entend aussi des sons qui ne sortent pas d’un piano sur la fin du morceau et on se dit qu’on a plus de chances d’atteindre le bout de l’album cette fois-ci.
Il nous avait déjà gratifiés d’un très large choix d’invités de premier plan par le passé et on retrouve logiquement quelques voix d’intérêt. La présence d’Anna von Hausswolff a de quoi attiser la curiosité et même l’envie. Ce qu’elle fait ici est bien plus délicat sur ses telluriques albums, plus conforme donc au climat général de bain moussant. Le résultat est souvent proche du versant (très) apaisé de Sigur Ros.
Ce qui a toujours distingué Yann Tiersen, c’est un sens mélodique hors-normes. Il y a bien des airs de Le Phare ou L’Absente qui nous ont marqué au fer rouge et il faut s’attendre à ce qu’aucun morceau de All ne vienne rejoindre la liste. Cela dit, si le surcroît d’action de Usual Road pâtit un peu de la comparaison avec le passé, il reste de bien belles choses plus conformes à son talent comme Pell ou Aon. Et on sait aussi que le ton de l’album est une décision assumée de produire un album plus en connexion avec la nature, au diapason de son studio d’enregistrement de l’île d’Eusa qui est aussi son domicile. Pour rester dans le ton, il a fait une mini-tournée (1000 km en 10 jours tout de même) en se déplacement à vélo avant de se remettre en route pour de vrai pour un tour qui passe logiquement par beaucoup d’endroits de concerts prestigieux.
On doit trop à Yann Tiersen pour balayer son nouvel album d’un revers de main. Ce qui serait injuste à au moins deux titres. Il est forcément joli mais ça c’est déjà ça mais c’est le minimum syndical pour ce qui reste un artiste majeur. Et puis il ne se présente pas pour ce qu’il n’est pas. En écoutant All, vous aurez droit à de la musique relaxante, ni plus ni moins.. Tiersen fait un album d’évocations, une musique qui a un but et l’atteint.
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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