jeudi 11 avril 2019, par
On n’a pas fait la liste, rassurez-vous, mais s’il y en avait une qui regroupait tous les artistes importants de l’époque, on ne pourrait pas éviter Sasha Ring. On l’avait découvert il y a une quinzaine d’années, notamment lors d’un set au Beurschouwburg dont on se souvient encore et puis avec le toujours formidable Orchestra of Bubbles avec Ellen Allien. On a continué à le suivre avec le succès étonnant et mérité pour Moderat.
Ce projet maintenant en hiatus indéfini, il revient donc seul pour son premier album depuis 2011 (si on excepte une musique pour du théâtre en 2013) et ce qu’on entend d’emblée est clairement plus proche de ce qu’on a entendu chez Moderat, étant entendu que cette expérience plus que probante a dû lui donner confiance en tant que chanteur. On n’entendra donc pas de chanteuse ici donc, comme sur le très beau Goodbye avec Anja Pschalg a servi de générique à la série Dark comme vous le savez sans doute. Vocalement, c’est très en place, jamais mièvre même si on conçoit que c’est un beau complément plutôt qu’un produit d’appel.
Evidemment, il n’y a plus ses deux comparses Gernot Bronsert et Sebastian Szary de Modeselektor pour pousser les morceaux à sortir de leur coquille et ce ton rentré en fait un album plus intériorisé. C’est donc faussement discret quand Laminar Flow se densifie, avec un grain de son qui témoigne d’un savoir-faire toujours au top. Et quand il y a une montée subtile sur Dawan, il la coupe presque aussitôt. Ce n’est pas un album d’exaltation, sachez-le. La fin de Gravitas aurait pu lancer un basculement de l’album. Sauf que c’est le dernier morceau.
Cette veine peu flashy, parfois à la lisière de l’ambient et du drone (Eq_Break) permet de beaux moments en apesanteur (Heroist). Si dans le genre on est devenus plus clients de l’équilibre atteint par The/Das ou même Moderat, Apparat montre qu’il gère parfaitement ses envies et ses inclinations, qu’il est un artiste complet et n’a besoin de personne pour être un des acteurs les plus éminents de la scène electro.
Alors que la technologie tente depuis très longtemps d’avoir des équivalents numériques à tous les instruments qui existent, la démarche de certaines formations va dans le sens opposé. Certes, c’est parfois anecdotique quand certains se présentent comme fanfare techno (Meute) mais dans le cas qui nous occupe, la force de frappe est indéniable.
Parquet a été fondé en 2014 par Sébastien Brun qui a déjà (...)
La nature est un décor, certes, mais pour beaucoup de musiciens, c’est un contexte, voire une inspiration. On se souvient par exemple des expériences Echolocation d’Andrew Bird ou des prestations au grand air de Kwoon, la liste étant loin d’être exhaustive. Odyssée est Edouard Lebrun et, installé dans un chalet des Alpes depuis 2020, il a développé un système de synthétiseur auto-alimenté qui lui (...)
On avait déjà croisé le chemin de Sébastien Guérive, apprécié cette sculpture sur son qui dégage une majesté certaine mais sans grandiloquence. Cet album ne fait que confirmer et appuyer cette impression.
C’est le mélange d’organique et d’électronique qui est la plus grande réussite, ce qui permet à la fois de ménager l’émotion et de garantir une pulsation basse, cardiaque qui n’est pas un ajout de beats a (...)
L’EP sorti l’an passé nous avait déjà signalé le talent et la singularité d’Édouard Ferlet. On rappelle donc la singularité de son procédé. Il utilise deux pianos dont un mécanique piloté par une machine semble dialoguer avec celui qu’il manipule en direct. Ce pilotage crée un dialogue, indéniablement, mais s’il permet de se laisser surprendre, il faut tout de même une sacrée maitrise.
Pas de souci à avoir, (...)