lundi 10 février 2020, par
Si on juge des morceaux par leur propension à rester en tête, ceux du second EP de la Belge Clemix se classent assez haut puisqu’ils ont surgi dans notre cerveau aux moments les plus inattendus et s’y sont sentis bien puisqu’ils y sont restés. Sur papier pourtant, cet electro-pop majoritairement en français ne présentait pas de nouveauté bien renversante. Mais l’essentiel n’est pas là mais dans le traitement.
On l’a dit, trouver la bonne distance et le bon ton est essentiel et c’est exactement à ça qu’on assiste, avec un résultat amusant mais pas que. C’est Commun dénote un sens aigu de l’observation et l’adjonction de beats Le Prétexte) fonctionne pour rendre le tout plus léger. On se dit que ces morceaux auraient pu être entendus du côté de la La Grande Sophie ou d’une Yelle qui aurait atteint l’âge adulte, mais ceci plus percutant (Mauvais Plan, Rien Du Tout). Dans l’écriture et la mélodie, Mauvais Plan est tout simplement une bonne chanson, qui forcément se prête à n’importe quel traitement.
Bon, on a moins été retournés par l’anglais (ou est-ce le dub ?) de Motherfucker. C’est ce qu’on pense au début, avant que le morceau ne décolle pour de bon en mode plus électronique mais Jeanne Added est passée par là avec le succès que l’on sait. Elle y perd un peu sa singularité donc alors qu’il y a bien des réussites déjà mentionnées.
Non, Clemix n’est pas la seule à exploiter la veine synthétique en français mais au fil des écoutes, on s’attache vraiment à ce mélange réussi entre une forme efficace et des textes amusants et réalistes, pertinents et personnels. De quoi attendre la suite avec impatience donc et profiter aussi du moment présent.
On connait pourtant bien la discographie de Dominique A. On l’a vu en concert en salle, en plein air, en festival, tout seul, en trio, en quatuor, avec une section d’instruments à vent, délicat ou très bruyant, acoustique ou post-rock. On sait qu’il peut tout tenter et tout, Donc une relecture avec orchestre ou plus intimiste, pourquoi pas ?
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