Accueil > Critiques > 2020

Ellen Allien - Auraa

vendredi 26 juin 2020, par marc


Il fallait bien commencer quelque part. Et quand on a découvert un pan entier de la musique électronique il y a une quinzaine d’années, le nom d’Ellen Allien s’était imposé tout de suite. En solo ou avec Apparat, la fondatrice du label Bpitch Control apportait quelque chose, une voix singulière dans une musique qu’une écoute distraite pourrait qualifier d’aride. Et on a continué à la suivre et on lui est déjà reconnaissants d’avoir vitaminé notre début d’été.

Même si ce onzième album commence en mode adouci, avec un remix de l’autrement plus percutant Hello Planet Earth. Les sons sont là, bien entendu, mais les beats attendent encore, sortant un peu pour une grosse densité qui s’installe dès In Music I Trust. Et puis elle lâche les grosses basses sur True Romantics. Et elles peuvent se faire vraiment vibrantes sur Traum. Ce sont les sons en suspension qui les accompagnent (Hello Planet Earth) qui en font tout le sel. Evidemment il est plus facile de moduler ce genre d’effet sur un long morceau. Le gimmick peut être vraiment simple si les sons aident à moduler le morceau (Can’t See You).

La voix est comme toujours très filtrée. Elle ne s’est jamais pris pour une chanteuse et c’est très bien comme ça. Elle est très bidouillée sur Walking In The Dark, morceau qui écoute après écoute intrigue puis impressionne. On note que cet album est sans doute moins sec que par le passé. On ne saura sans doute jamais l’effet que ça fait à 4 heures du matin en boite, vous nous raconterez.

Si les giclées d’euphorie sont bien là, c’est un album efficace qui ne se refuse pas. Moins franchement orienté dancefloor et pensé comme un album, l’écoute intégrale s’en révèle logiquement plus gratifiante et garde l’increvable Ellen dans le game techno.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Bruno Green - The Mellotone project vol.1 : Apostate

    Instrumentale d’obédience un peu électronique, la musique de Bruno Green a un certain pouvoir de séduction. Tout comme Frank Marchal dans un passé récent et un genre pas trop éloigné, le Français établi au Canada depuis 17 ans peut se targuer d’une expérience certaine. Citons par exemple l’enregistrement, le mixage et la réalisation des deuxième et troisième albums de Miossec, des albums de (…)

  • Franck Marchal - Maelström Metronomy

    Si les références historiques de la musique synthétique de Franck Marchal sont à aller chercher du côté de John Carpenter, on signale aussi les relectures modernes et enthousiasmantes de Magnetic Rust ou Odyssée.
    Les cordes ne sont pas l’ingrédient privilégie ici, mais le résultat n’est pas sans rappeler des choses comme Ô Lake. Son expérience en tant qu’auteur de musique de film n’est sans (…)

  • Ultra Sunn - US

    Suivre des artistes, découvrir de prometteurs EP et puis écouter leur premier album qui confirme tout le potentiel soupçonné, c’est vraiment un des plaisirs de cet étrange hobby. Et dans les EP qui nous avaient vraiment plu (et pas qu’à nous si on en juge par l’ampleur de leur tournée), le duo bruxellois se plaçait assez haut. Gaelle Souflet et Sam Huge nous reviennent donc US qu’ils ont (…)

  • Danube - Cities

    Plusieurs morceaux étaient disponibles et ont attisé l’attente qui n’a pas été déçue par ce premier album de Danube dont les noms de morceaux sont des capitales européennes. Oui, un peu comme dans La Casa de Papel. Ce qui n’est pas clair par contre c’est qui se cache derrière ce projet. C’est secondaire évidemment, la musique primant tout.
    Quoi de plus compliqué à définir qu’un son ? C’est (…)