mercredi 9 juin 2021, par
La conjonction des sorties de Raoul Vignal et Will Stratton dans des genres connexes a confirmé une chose. Loin de s’annuler mutuellement, ces deux albums ont confirmé qu’on adore ça. De Nick Drake à José Gonzalez, on a un amour vrai pour les virtuoses de l’arpège. Comme la fréquence des ondes supporte la musique, ce picking établit une structure légère et profonde à la fois.
La beauté est là, immédiatement. Parce que les mélodies sont belles évidemment. Les cordes n’y sont pas nécessairement soyeuses et arrivent à amener le morceau ailleurs sans que ses indéniables qualités (mélodiques notamment) n’en pâtissent. Il en résulte une belle ampleur que ne renierait pas un Sufjan Stevens. Oui, on est à ce niveau d’excellence.
Hatred corrupts/But it purifies too/It simplifies thoughts/Just like love can do (Black Hole)
C’est presque une palette impressionniste qui est utilisée sur The Changing Wilderness. Cette résurgence avec la voix féminine est somptueuse. On la retrouve sur Infertile Air qui lui aussi nous emporte d’une mélodie renversante dans un emploi est aussi judicieux que chez Andrew Bird. A l’opposé, il renoue avec les arpèges plus secs de ses débuts sur The Rain. Il semble se placer dans le sillage de ceux dont la discographie évolue vers la simplicité et la lumière.
Sans doute faut-il y voir un certain effet de surprise ou la joie des retrouvailles, mais la première partie de l’album apparaît comme plus percutante. Mais il y a toujours de la beauté là-dedans et on se surprend à y revenir encore et encore. Il nous quitte d’ailleurs sur un bien senti
In the end/We’re gonna learn.
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Le circuit court est un principe vertueux qui doit s’appliquer à la musique aussi. Ceci a beau être un premier EP, quatre morceaux étant sortis déjà, la surprise est un peu éventée et l’attente attisée. On attendait cette première publication d’importance pour faire un premier point et il est éminemment positif.
Dans la lignée d’une Phoebe Bridgers qui se confirme comme la figure tutélaire (…)
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