mercredi 29 janvier 2025, par
‘Faute avouée est à moitié pardonnée’. C’est sans doute cet adage que Pierre Lapointe a eu en tête au moment de nommer cet album. Parce que oui, c’est plus démodé que jamais.. Pas hors du temps, pas hors-mode, non, c’est empreint d’une nostalgie d’une ancienne façon de faire de la chanson française, comme si rien ne s’était passé depuis Charles Aznavour. ’Démodé’ est en l’espèce un euphémisme de ’vieillot’, même si le talent est toujours là. Ce n’est donc pas un hasard si cet album commence par
Toutes tes idoles sont déjà mortes/Et leurs chansons en quelque sorte/Sont des prières que tu récites/Quand dans ta tête tout va trop vite/T’as calqué leurs tics, leurs dégaines/T’as pris leurs manières à l’ancienne.
Si on découvrait Pierre Lapointe en 2025, on passerait certainement notre chemin. On noterait sans doute la distance insensée entre les tenues de Walter Van Beirendonck et une musique qui a connu son heure de gloire au passage au microsillon. Mais on le connait depuis longtemps, on a été renversés par le fond et la forme novatrices de Punkt et l’équilibre certes emphatique mais émouvant des Sentiments Humains ou La Forêt des Mal-Aimés. Faire évoluer son style est toujours légitime de la part d’un artiste, mais tourner les talents l’est aussi de la part de l’auditeur. Ses aspirations s’éloignent des nôtres, c’est un constat qu’on avait déjà fait et qui se confirme.
Oui, les mélodies sont indéniablement réussies (Dans Nos Veines), il reste un excellent chanteur et puis on le suit plus volontiers quand c’est plus sobre (Arrête De Sourire) mais la probabilité d’écouter in extenso cet album après publication est à peu près nulle. Surtout qu’il pratique la poésie poétique (Les Etoiles Guident Les Âmes) qui est sans doute un refuge au temps de l’hégémonie du hip-hop mais une voie médiane est possible et on essaie de la relayer en découvrant beaucoup.
Bref, cet album a été très conforme à ce que son titre et les morceaux éclaireurs lassaient à penser. Notre attachement à Pierre Lapointe décline même si on retournera volontiers vers ses chefs-d’oeuvre du passé. Pierre Lapointe aussi, c’était mieux avant, ce n’est pas la moins paradoxale des conclusions de cet album fièrement démodé.
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