lundi 16 octobre 2006, par
C’était donc bien des Américains...
Il nous avait suffi de quelques secondes, celles de l’introduction de Jenny Was A Friend Of Mine (qui reste un de mes morceaux favoris dans l’absolu), pour que Fred et moi puissions apprécier The Killers. C’était en début d’après-midi le premier jour du Pukkelpop 2004. Puis le premier album est sorti et il y avait au moins deux autres tueries en plus du morceau précité (Mr Brightside et Somebody Told Me) sur Hot Fuss. Mine de rien, on en a fait un habitué de nos oreilles, les jours où la prise de tête n’était pas de mise.
Tout ce préambule pour expliquer qu’on ne va pas régler le cas des kids de Las Vegas en un coup de cuiller à pot. L’entrée en matière est la plage titulaire. On ne le sait pas encore, mais cette preuve un peu baroque et décomplexée du nouveau Killers est emblématique du reste de l’album. Le temps de 49 secondes de respiration sur Enterlude et on plonge dans le single When You Were Young déjà souvent entendu à la radio. Il n’a certes pas le caractère immédiat des excellents singles du premier album mais la volonté d’en mettre plein la vue est indéniable.
On peut croiser du rock plus basique sur For Reasons Unknown ou Uncle Johnny qui tente en même temps de rééditer la basse de Jenny Was A Friend Of Mine. On a quand même du mal à digérer ce gros son, certes au goût du jour, mais trop lourdingue pour jouer autre chose que le remplissage d’album. On remarque leur patte qui s’affirme donc, mais est employée juste pour sauver un album de l’anecdote, pas pour le transcender.
Quand un groupe récent essaie d’insuffler de l’épique dans ses morceaux c’est immanquablement à U2 qu’on songe. C’est flagrant sur Read My Mind qui reste, grâce à une conviction supérieure, à supplanter les il est vrai faiblardes productions récentes des Irlandais. Dans le même ordre d’idées, on songe au dernier Muse, celui de la démesure. Il y a ici un peu plus de recul mais c’est les même excès qui le plombent. Reconnaissons quand même un talent mélodique rare à ces prétentieux parangons du rock outre-Atlantique.
Si le premier album apportait une certaine épaisseur du son à des compositions s’inscrivant dans la lignée des groupes anglais de l’époque, leurs racines américaines confèrent ici un manque de complexes (et donc de modestie) à des compositions plus faibles dans l’ensemble. Il faut en effet une confiance en soi hors normes pour oser les choeurs et le renfort de cuivres de Bones ou ceux de River Is Wild, voire le presque kitsch Bing (Confessions Of A King). C’est le côté qui pourra apparaître comme le plus attirant pour certains (pas moi). Un album mené bannière au vent, avec la certitude de tout renverser sur son passage. C’est l’état d’esprit qui peut générer des albums comme celui-ci. Par exemple, le refrain de Exitlude est destiné à être repris en choeur dans les stades. C’est quand même assez culotté d’afficher de telles ambitions mais The Killers avait abdiqué dès le début toute tentative d’intimité. Un morceau comme River Is Wild enregistré il y a deux ans aurait été plus facile à avaler sans doute, c’est ce qu’on se dit en tous cas. Il en va des groupes comme des réalisateurs de films ; les oeuvres moins réussies donnent un éclairage suspicieux sur le reste.
A ce propos, Fred me souffle avec raison que les réussites du premier album étaient aussi dues à l’ironie décalée de ses paroles (Jenny Was A Friend Of Mine, Mr Brightside). On a beaucoup moins ça ici et le charme en est diminué d’autant.
The Killers ne s’est certes pas transformé en mauvais groupe, loin s’en faut, mais ce Sam’s Town me semble trop ampoulé et dénué de titres catchy comme sur Hot Fuss pour séduire. Le son bigger than life ne suffit pas et m’écoeure même un petit peu. L’écoute intégrale de l’album me laisse KO, songeur et en quête de simplicité et de modestie. En un mot comme en mille, je ne suis pas convaincu.
Sam’s Town est un album clinquant, au son dense et puissant, mais ces artifices ont du mal à cacher un certain manque de qualités intrinsèques d’écriture. L’absence d’un titre emblématique à la hauteur des sommets du premier album apparaîtra donc comme un défaut vraiment rédhibitoire. (M.)
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