mardi 28 août 2012, par
Passage en force
C’est sans doute Bloc Party qui m’a le plus inspiré le sentiment de respect par rapport à une musique que j’aimais de moins en moins. Parce que même si comme beaucoup j’en viens à regretter qu’ils n’aient pas pu réitérer le coup de maitre de Silent Alarm, j’ai continué à les suivre, à voir quelles pistes ils exploraient. Ce qui n’a pas toujours été récompensé par de l’extase, comme j’ai d’ailleurs pu vous le relater.
Quatre longues années ont passé depuis Intimacy, et, il faut bien le dire, on avait un peu oublié Bloc Party, à un tel point que j’ai dû revoir l’article de l’époque pour en retrouver le nom. Notons qu’on a eu aussi entre temps l’escapade solo du chanteur Kele Okereke. On retrouve donc avec un certain plaisir cette formation, et ils nous accueillent par le rentre-dedans So He Begins To Lie, anguleux, vraiment le morceau intransigeant qui pourra déjà effectuer un tri dans les auditeurs potentiels et pique notre curiosité. Cette furie n’est pas généralisée sur cet album, mais on la retrouve épisodiquement, notamment sur Coliseum ou We Are Not Good People qui ne m’amusent plus outre mesure parce que ce n’est pas ce que je préfère chez eux.
Mais ils ont d’autres cordes à leurs deux guitares qui ont l’air contentes de se retrouver. Ils peuvent les faire vrombir mais aussi partir dans des délires distordus qui rappellent les passages autistes de Bill Corgan dans les Smashing Pumpkins (je vous parle d’un temps que les jeunes pourraient redécouvrir). Ils enchainent alors sur Day Four, qui rappelle plus franchement leur premier revirement, celui de Week-End In The City (ou Temper Trap pour ceux qui prendraient le train en marche). Ce séquençage apparait comme pertinent quand on écoute l’album dans son entièreté, et permet à l’intensité de 3x3 de se détacher, même s’il faut pour cela s’empêcher de penser à Muse pour réaliser que c’est un de leurs meilleurs morceaux. Et s’ils ne transcendent pas la lenteur de Real Talk, l’intensité baisse d’un cran mais on se surprend à ne pas décrocher.
Bloc Party semblait viser très haut, Tv On The Radio ou Radiohead. Maintenant que les modèles eux-mêmes ne sont plus à leur hauteur, il va falloir se réinventer tout seul, et ils se sentent prêts à relever le défi. Peut-être que le deuil est fait, qu’on peut de nouveau écouter Bloc Party avec une oreille curieuse, qu’on peut de nouveau apprécier ce groupe qui mine de rien trace sa propre route avec personnalité.
Une certaine distance vis-à-vis des artistes qui sont critiqués ici rend incongrue la proximité géographique. 1480 est un morceau ici mais aussi un code postal. Y a-t-il une école wallonne de la turbulence ? Si on se réfère à La Jungle et ceci, ce n’est pas impossible. Est-ce une coïncidence s’ils font tous deux partie du catalogue Rockerill ? Nous ne le pensons pas.
Mais cet album produit (…)
Le post-punk anglais avec morgue est un genre très particulier dans lequel les Londoniens de Squid s’étaient distingués. Il faut dire que ce substrat est utilisé dans tellement de contextes pour tellement de résultats, de Bloc Party à Black Country New Road en passant par Art Brut qu’on peut le décliner de bien des façons.
Et Squid balaie à lui seul une belle partie du spectre, allant même (…)
Cet imposant album d’un trio lillois nous semble familier sans que ce ne soit exactement identique à quoi que ce soit. Si on tente de retrouver son chemin, on est très vite tentés de s’y perdre pour mieux s’y fondre. Le chant très expressif dès Deer Flight, un peu comme si Patrick Wolf s’était mis au post-punk poisseux et éructait (aboyait même sur Revenge). On y secoue lentement la tête (…)
On va être tout à fait honnêtes, on n’avait jamais entendu parler du Bruxellois Rodolphe Coster malgré un parcours visiblement déjà fourni, avec un gros pied dans la musique de danse contemporaine. Mais ce n’est pas le plus important, on a copieusement apprécié cet album immédiatement familier.
New York est ici un endroit d’enregistrement ici mais aussi un style, avec une forte dose de (…)