Accueil > Critiques > 2014

Im Takt - Another Reality

lundi 31 mars 2014, par Marc

Chaleur de Brest


C’est toujours chouette de voir un groupe grandir. Les EP dont un second décliné en trois volets donnaient envie d’en savoir plus. Et montraient déjà une évolution puisque le premier était complétement instrumental. On sait donc d’où ils viennent, et ce qui les a amenés là.

Dans la musique qui gigote, on guette le morceau qui se distingue, qu’on va pouvoir faire tourner alentour. Et on le trouve tout de suite. Facile, il est placé en première position. A Part Of Shadow est donc de ces morceaux immédiatement sympathiques, entraînants au premier coup d’oreille. Après trois minutes (sur la version album, la version single proposée en-dessous est plus compacte), on pense avoir tout compris. Et puis il y a ce chorus, cette densification irrésistible, cette superposition dont on ne soupçonne pas la fin. Cette force instrumentale et leur permet de garder une personnalité forte. Le chant n’est pas déplacé, loin de là, mais sans doute un peu proche de ce que proposent des ténors de la catégorie comme Foals ou Breton (ce groupe-ci vient d’ailleurs de Brest). Si ce que fait ces deux formations anglaises vous plait, vous êtes logiquement susceptibles d’aimer ceci. Pour ne rien vous cacher, c’est sans doute le morceau que j’ai le plus écouté cette année.

Ce qu’on a dit du premier morceau peut facilement s’étendre à l’album, même si après les deux premiers morceaux, tout a déjà été révélé. When You Smile est aussi fort bien. De la grosse basse comme on l’aimait déjà chez le premier The Rapture (qui vient d’ailleurs de mettre la clé sous le paillasson) avec une batterie qui décale un peu. On n’a pas la même fièvre ici, on sent le groupe plus placide, plus apaisé. Cet album part donc très bien. Trop fort ? Non, pas vraiment, il y a encore de la matière dans la suite.

Sans doute que le chant est indispensable si on ne veut pas se voir enfermer dans un ghetto. Mais fort heureusement, ils n’ont pas perdu leur entrain et leurs bonnes habitudes en chemin Le chant ne déforce pas le tout, mais c’est quand même sur la musique qu’ils arrivent à faire prendre la sauce (House On Fire, Mirage..). Tomorrow est plus décalé, plus psychédélique et ils réussissent ça aussi. Notons aussi pour terminer qu’un tempo plus maintenu aide ces morceaux.

Incroyable à quel point Foals a inspiré des formations. Mais comme on les suit, on sait que le quintette d’Oxford n’est pas la seule source d’inspiration (on pensait plutôt aux énervés Holy Fuck au début), qu’il y a eu un vrai cheminement avant d’en arriver là. Dans la même période sort le second album de Breton et on ne saurait trop conseiller aux amateurs de ces derniers de jeter une oreille attentive à ceci. De plus, je suis vraiment curieux de voir ça en live un jour, parce que cette musique ne s’apprécie sans doute pas à sa vraie valeur en sourdine.

http://imtakt.fr/


Im Takt - A Part Of Shadow Official Video par uptonpark

    Article Ecrit par Marc

Répondre à cet article

  • Caesar Spencer - Get Out Into Yourself

    Anglais né au Pérou, Caesar Spencer réside aujourd’hui en France. Une origine qui lui permet de présenter un mélange subtil entre traditions anglo-saxonne et française s’était déjà retrouvé sur Maxwell Farrington et le Superhomard. Disons-le d’emblée, la voix est un peu plus assurée ici et est une des points positifs de cet album. Nous verrons qu’il y en a bien d’autres.
    Le morceau introductif est un peu (...)

  • Patrick Wolf - Night Safari (EP)

    Il est des noms qu’une longue inactivité n’arrive pas à effacer. La dernière fois qu’on avait eu des nouvelles de Patrick Wolf c’était pour Sundark and Riverlight et il s’est imposé comme celui qu’on a le plus écouté. Ces relectures plus ‘organiques’ étaient impeccables et balayaient bien sa belle discographie. Il reprend les choses ici où ils les avaient laissées un peu en amont en renouant avec des (...)

  • Aïtone - Follow

    Ne pas se considérer comme la mesure de toute chose, proposer des albums qui nous ont plu sans nous faire chavirer, c’est une règle de base de la critique. Comme on peut le déduire des références très ronflantes qui parsèment le dossier de presse (Radiohead, Pink Floyd, The Beatles et Arcade Fire, un record du genre...), l’artiste français revendique des influences anglo-saxonnes.
    A ce titre, on peut (...)

  • Quentin Sauvé - Enjoy The View

    Il y a sur ce premier album du Français Quentin Sauvé un grain particulier qu’on a déjà rencontré chez des compatriotes Uniform Motion et Iamstramgram, voire même The Callstore). Bref, une écriture soignée, un lyrisme maitrisé et un son qui apparaît comme un rien synthétique, ubiquité oblige. On avait déjà professé un goût pour cette pop savante (dans l’acception proche de l’épopée savante). Même au travers (...)