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Grive - Tales of Uncertainty

vendredi 11 octobre 2024, par marc


Comme tout bon duo, Grive est constitué de deux membres. Le nom d’Agnès Gayraud vous évoque sans doute moins de chose que La Féline. C’est en effet sous ce nom qu’elle fait partie de celles qui ont montré la voie, celle dans laquelle se sont engouffrées des artistes comme Zaho de Sagazan. Elle est flanquée de Paul Régimbeau qu’on a connu plus electro en tant que Mondkopf et qui a aussi collaboré avec Oiseaux-Tempête.

Cette nouvelle sortie du label bordelais Talitres profite d’emblée d’une mise en son très haut-de-gamme. Il y a ce qu’il faut de lourdeur sur Wait and See qui montre déjà mieux ce dont ils sont capables. Et c’est le premier grand moment de l’album qui se place dans une mouvance assez shoegaze.

Et ils jouent aussi de ce côté rêveur sur Burger Shack (ça donne mieux en anglais que ’friterie’). La voix est différente, certes, mais le spectre de Mazzy Star n’est pas loin avec cet arpège lancinant doublé de guitares vrombissantes. Dans les chanteuses à personnalité, on pense à Anita Lane aussi (l’accent n’est cependant pas australien...) sur Quicksand qui se densifie et nous enserre à mesure qu’on essaie de s’en dégager.

Ces morceaux très convaincants peuvent user d’un orgue vibrant (How Many Years, Go Up The River). L’envoûtant Darkest Woman on Earth use de guitares plus acides qui amènent un joli contrepoint aux brouillards de six-cordes, pour une forme de dream-blues qui leur va bien au teint.

Notons aussi qu’ils gardent une certaine compacité, il n’y a pas de longue digression complaisante. Leur style se retrouve donc encapsulé dans des morceaux courts, même s’ils utilisent de la répétition comme le spectaculaire The Loop final. Donc même si le genre est balisé, on est face à une nouvelle et forte personnalité musicale avec ce duo qui d’emblée impose un album passionnant.

    Article Ecrit par marc

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