mardi 10 juillet 2012, par
Arrière-garde
Mike Bird et Dave Pen font un groupe et l’appellent Birdpen. Rien de très affolant jusque-là. On a un regain d’intérêt en apprenant que le second nommé est membre d’Archive en tant que chanteur, guitariste et occasionnellement compositeur du groupe. Même sans le savoir, il y a fort à parier que vous découvriez bien vite la filiation.
Las balades se trainent fatalement, mais pas trop dans le mielleux, se contentant d’être distant pour Sorrow (un peu curesque de par les guitares). On se rend compte que le tempo est une décision qui peut se prendre à n’importe quel moment. Ils pourraient ainsi accélérer Nature Regulate sans dommage. La sensation est étrange, et si Archive rate parfois sa cible en voulant susciter une émotion avec des effets visibles, Birdpen reste assez froid et artificiel. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, mais comme pour la formation de base, ils n’évitent pas souvent une certaine indulgence, devenant un piège pour l’attention. De bonnes idées sont à relever cependant, comme les judicieux violons de Numbers is Now Zero.
En concert cependant, un petit surcroit de puissance permet de bien mieux passer la rampe. Surtout qu’ils sont plus convaincants dans la nervosité d’un Saver Destroyer, ou quand ils dressent des murets de de guitares sur Only The Name Changes. Mais disons-le tout de même, cette énergie est toute relative, un peu mécanique pour tout dire. L’effet n’est pas désagréable, mais d’une manière générale, ils souffrent un peu d’avoir un morceau à l’écriture marquante sur cet album sans refrains.
On vous parlait récemment de l’enthousiasme suscité par Mount Eerie ou Exitmusic et revenir à cette musique qui espère aussi trouver le salut dans le travail du son sans jamais se remettre en question ni se rendre compte de l’évolution du monde qui l’entoure est assez déconcertant. Si l’album lui-même s’écoute sans déplaisir, il faut bien dire qu’il se situe à l’opposé de l’avant-garde, et semble appliquer trop servilement d’anciennes recettes pour s’offrir un avenir radieux.
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
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Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham (…)
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