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Sophia, Botanique, 20/03/2014

vendredi 21 mars 2014, par Marc


Ce n’est pas une volonté de notre part mais plutôt un hasard du calendrier. Il n’en reste pas moins que ces derniers temps, ce sont surtout de vieilles connaissances qu’on a l’occasion de voir. Après les dix ans d’Iliketrains ou The Veils, on remonte encore plus loin avec la découverte de Sophia.

L’excuse peut paraître un peu facile, mais c’est un sommet européen et la circulation dantesque qu’il crée qui nous aura privé de New Found Land. Match remis donc.

Même si je suis plus que familier de la musique de Sophia depuis, disons, une grosse quinzaine d’années, ce n’est que la troisième fois que j’ai l’occasion de voir le projet de Robyn Proper-Sheppard. Après un Pukkelpop entouré d’une section de cordes et une Rotonde tout seul, il revient accompagné de six musiciens. Mais pas muni d’un nouvel album. On ne peut pas dire que ce soit un artiste très productif. Quelques nouveaux morceaux laissent sans doute prévoir un album cette année (ou plus tard, soyons réalistes) mais on y reviendra.

S’il n’a pas une discographie très étendue, on n’a pas non plus l’occasion de le voir souvent en concert. Et c’est sans doute ça qui donne la seule petite réticence par rapport à ce concert. Les artistes qu’on va voir tournent souvent beaucoup, voire énormément, et ils montrent une aisance sur scène qui peut être soufflante. Midlake par exemple, c’est aussi un effectif étoffé, mais c’est une machine de guerre.

Evidemment, Robyn reste à l’aise sur scène, et les musiciens sont bons, mais il manque sans doute d’un peu de pratique pour que ce qui fonctionne déjà puisse prendre encore plus d’ampleur. On pense au toujours plaisant Oh My Love qui en a sans doute encore sous la pédale. Ce concert était prévu pour le mois d’octobre et a été reporté à maintenant tout comme la tournée (de quatre dates) mais l’envie du public semble intacte. Et il le sait, et il balaye toute sa discographie, et forcément, on aime beaucoup ça. Avoir du monde autour de soi rend If Only, Desert Song et surtout Bastards qui donne vraiment toute sa mesure.

On sait ce qu’on est venus chercher et on le trouve. Les chansons inoubliables qui comptent rarement plus de quatre phrases différentes, ses interventions très intimes, ces chansons qui ont seize ans mais semblent de toute première fraicheur. C’est étrangement chez nous que ce Californien a le plus de succès, et on sent que le public est celui de toujours, de ceux qui ont peut-être découvert la version de So Slow enregistrée au dictaphone et diffusée sur Stubru (anecdote qu’il dévoile). Il y aura forcément des moments de bravoure, comme un très puissant The River. Et puis, au bout d’un rappel de quatre titres commencé tout seul avec The Death Of a Salesman, il entame ce qui est peut-être son meilleur morceau, le très ample et tout frais It’s Easy To Be Lonely. Il est pour l’occasion accompagné d’une seconde percussionniste et du Ghetto Choir pour planter en toute fin le clou du spectacle. Certes, il y a en tout 19 personnes sur scène mais il faut ça pour qu’un des meilleurs morceaux de l’année donne tout son suc. Grand, puissant, ample.

On ne rate pas le trop rare Robyn, surtout quand il joue pratiquement à domicile. Evidemment, on a aimé bien des choses depuis qu’on l’a découvert, parfois plus fortes même, mais on n’oublie pas qu’il a ouvert une porte, par laquelle sont passées tellement de belles émotions.

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    Article Ecrit par Marc

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