jeudi 4 mai 2017, par
If it ain’t broke, don’t fix it
Certes, il peut être paradoxal de citer une maxime texane pour parler du cas très francophone d’Albin de la Simone mais quand on a sorti un album de la trempe d’Un Homme, on ne voit pas ce qu’il faudrait changer. Il nous a pourtant habitués aux évolutions, à des colorations différentes d’album en album.
Si celui-ci a une très grande filiation avec le précédent, il convient tout de même d’en dégager des spécificités. Plutôt que lancer un illusoire et inutile jeu des sept erreurs, on peut se pencher sur le processus créatif, voir ce qu’il apporte à cette excellente cinquième livraison album, ce qui se cache derrière l’intrigante œuvre de Sophie Calle en pochette.
Comme toujours, ces morceaux ont été polis par le temps. Etrangement, s’il a joué du clavier pour des artistes comme Alain Souchon ou Vanessa Paradis, c’est la première fois qu’il enregistre avec un piano. C’est en tous cas en deux jours que tous ces morceaux ont été enregistrés en tant que simples piano-voix. Le reste est venu après, le quatuor à cordes, les voix de Sabina Sciubba ou Emiliana Torrini, la scie musicale de Mara Carlyle, les violons de et tout le reste.
Ca, c’est pour la genèse, l’arrière cuisine. Pour l’auditeur, c’est toujours aussi fluide, aussi fin. Cette relative réserve permet aux somptueux mais discrets arrangements de prendre une place assez importante (Les Chiens Sans Langue). Leur beauté nécessite peut-être une écoute plus attentive. Ce sont des symphonies de poche mais symphonies quand même. On retrouve ce ton doux-amer dont on ne se lasse jamais, ce refus de la résignation (La Fleur de L’âge, Ma Barbe Pousse), une mélancolie qui a dépassé la colère (Embrasse Ma Femme), ces dialogues imaginaires (C’est Dans La Tête).
Ce qui est resté aussi, c’est la formidable constance, une totale absence de scories. Mais on retrouve aussi sa capacité à se surpasser sur certains titres. Le très beau Le Grand Amour annonçait un retour en forme, on sait que ce morceau ne nous quittera plus.
Retour aussi de la forme surréaliste du N’Importe Quoi sur la plage titulaire. Arriver au sommet n’est pas facile. S’y maintenir sans que ça ne sente l’effort ou la redite, c’est une performance encore plus marquante. On sait qu’on tient avec Albin un des plus grands artistes dans notre langue, je ne vois pas un élément ici qui pourrait contredire ce joli constat.
On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
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