jeudi 29 août 2019, par
Il semble bien loin, le premier album parfait de Justin Vernon, intime et poignant. Il a voulu très vite passer à autre chose, évoluer vers des contrées sonores plus aventureuses. La transition, dans un premier temps étant assuré par la voix haut perchée de Justin Vernon.
Il est maintenant, sans doute malgré lui le chef de file d’un style qui compte un beau nombre de réussites telles qu’Ed Tullett et/ou Novo Amor. Et puis en parallèle de formations comme Grizzly Bear ou Atlas Sounds, ils ont osé mêler de l’électronique, des cuivres, un psychédélisme maîtrisé à ce qui est une base plus folk. Cet environnement suscite l’attente, laquelle a rarement été déçue.
D’une manière générale, on adore même si on note un déficit en émotion pure. Sans doute parce que ces morceaux peuvent se révéler tortueux (We) ou sembler manquer d’enjeu (Sh’Diah). Dans ces moments-là, les effets sur la voix donnent l’impression qu’il s’époumone dans un grand hangar. Mais il faut admettre qu’ils arrivent à en faire un style en soi.
Eux seuls peuvent se lancer dans ces hymnes discrets, nous emportant presque malgré nous (Hey, Ma), avant de nous laisser en apesanteur sur ce qui est plus proche du drone ambient que de la chanson de feu de camp. Il y a des mélodies, bien évidemment (U (Man Like)) et puis l’engagement vocal de Vernon est volontairement mis au second plan (Naeem). Mais surtout, ils arrivent aussi très souvent à donner de l’ampleur et du spectaculaire (Faith) sans tirer sur de grosses ficelles. Ils arrivent à rester légers en toute circonstance, ce qui est une qualité qui grandit forcément au fil des écoutes, l’abord semblant un peu lisse avant que toute la douceur ne percole.
En fait, on se surprend à préférer certains qui se sont inspirés du style de Bon Iver que l’original, toujours majestueux et intime à la fois, admirable et identifiable entre tous, mais moins à même de susciter l’émotion suprême. Ce n’est plus ce qu’on recherche ici de toute façon, mais une musique foisonnante, toujours inventive et qui constitue une des plus marquantes discographies de notre époque.
On ne s’attaque pas à un album de Swans à la légère, on le sait. D’ailleurs, leur album précédent qui semblait plus accueillant de prime abord le rendait aussi moins intéressant.Ils semblent avoir changé d’avis et reviennent donc à une ampleur impressionnante, estimant sans doute qu’un goût de trop est préférable à un goût de trop peu.
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