Accueil > Critiques > 2020

Benjamin Schoos - Doubt In My Heart

lundi 27 avril 2020, par marc


La transformation de Benjamin Schoos est complète et constante. S’il est compliqué de faire un lien direct entre cet album, ses premiers concerts en tant que Miam Monster Miam, ses collages psychédéliques, son amour du catch et de la ventriloquie, sa discographie récente montre une belle cohérence et une ligne directrice. Ses envies différentes, kraut notamment trouvant une échappatoire dans d’autres projets comme The Loved Drones, il peut se concentrer ici sur son amour d’une pop orchestrée, ample et subtile.

Une des bonnes idées est d’avoir ici fait appel à des collaborations vocales. Si Benjamin Schoos est pour le moins un bon chanteur, le premier degré romantique sombre contraste toujours avec ce qu’on connaît et apprécie chez lui (voir plus haut) et la diversité et la cohérence sont au rendez-vous avec une ribambelle de noms qui il faut bien l’avouer ne nous évoquaient pas grand’chose. Mais il est manifeste qu’ils se sont investis et le résultat est à la hauteur. Ces voix sont d’ailleurs assez distinctes, de tête (Marker Starling), plus grave (Nicholas Krgovich) ou féminines (Drew Smith).

C’est très fluide, mais jamais évanescent, pratiquant la sunshine pop (All Night Every Night), le slow crapuleux seventies (Doubt In My Heart). Dans ce style ample et langoureux, tout le monde aura sa propre ligne rouge. Pour moi, j’ai aussi eu l’impression de m’être égaré sur un rockmantique sur Melody Souvenir. Ca reste de la très belle ouvrage mais je suis plus client de la douceur de Catching In Passing.

Dans le fond et la forme, Benjamin Schoos sait exactement ce qu’il veut faire et comment il veut y arriver. Ses collaborations rendent cet album cohérent et varié à la fois, dans un style typé et forcément très léger. Si c’est votre truc et que les cocktails redeviennent possibles, en voici l’illustration sonore idéale.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • La Jungle – Blurry Landscapes

    S’il en est qui ne semblent jamais s’arrêter, ce sont bien les deux turbulents Rémy Venant et Mathieu Flasse. On se remet à peine d’Ephemeral Feast que voici déjà son successeur. Il faut dire que ces deux album ont été tous deux composés pendant les confinements. Un simple album de plus alors ?
    Pas vraiment parce qu’il y a ici une composante visuelle. Ils ont eu en effet l’idée de proposer à dix (...)

  • The Ultimate Dreamers - Echoing Reverie

    Le vintage années ’80 est un style qui se pratique depuis des dizaines d’années. S’il peut évidemment être pratiqué par des novices, on ne se lasse pas non plus de ceux qui ont vécu les évènements en direct. Outre les légendes Wire, il y en a d’autres qui ressurgissent du passé. Actif au milieu des années ’80, le quatuor belge est revenu aux affaires à la faveur du confinement qui les avait vus dépoussiérer (...)

  • AstraSonic - Society

    Les influences, on peut les aborder frontalement ou par la bande. Dans le cas du second album du groupe belge, si les marqueurs post-punk ou cold sont bien là, ils sont déjà très processés. On vous a déjà parlé de groupes comme Ultra Sunn (et on vous reparlera de The Ultimate Dreamers) plus frontalement cold wave ou gothique, on est plutôt ici dans un pop-rock mélancolique qui lorgne du côté d’un (...)

  • Dan San - Grand Salon

    On ne va pas se mentir, il faut une petite adaptation à l’entame de ce nouvel album de Dan San. Eux qu’on avait vu évoluer d’un folk ample à un folk puissant avant d’incorporer des éléments plus psychédéliques. La trajectoire vers toujours plus de légèreté ne sera pas infléchie par ce troisième album.
    Les voix ne sont plus aussi typées, même si elles poussent encore parfois à l’unisson. On pense même (...)