Accueil > Critiques > 2006

Infadels : We Are Not The Infadels

samedi 26 août 2006, par marc


Il était onze heures du matin, il pleuvait, on était frigorifiés, on avait dormi cinq heures. C’est dans ces circonstances que nous avons vu les Infadels, un matin d’août sous un chapiteau du Pukkelpop. Autant dire que les conditions du premier contact n’étaient pas optimales. Pourtant, l’abattage du groupe nous avait convaincu d’y prêter une oreille plus attentive quand l’occasion se présenterait. La voilà donc cette occasion, sous forme d’un premier album.

Si le concert est un déboulé infini d’énergie, l’album est plus subtil comme on va le voir. Bien sûr, c’est I can’t get enough qui est le morceau de résistance, celui qu’on exigera sur les dancefloors de bon goût. Un peu comme du Arctic Monkeys avec du synthé. Les prémices à cette musique sont à trouver dans l’aspect festif des fusions funk-new-wave du début des années ’80. Topboy par exemple aurait pu être interprété par les B52’s. Gang of four peut aussi être appelé à le rescousse du critique en manque de repères.

Mais c’est par exemple Murder that sounds qui surprend le plus. Car si des morceaux sudoripares comme Jagger ’67 (autre morceau de bravoure) sont disponibles depuis quelques mois, la folie des concerts ne pouvait pas laisser imaginer des titres comme celui-ci, qui prennent le temps d’installer un climat. Le format de 5’30" est donc tout à fait justifié. Dans le même ordre d’idées, Girl that speaks no sound ou le Give yourself to me rehaussé d’un bon chorus final apparaissent comme d’agréables surprises.

C’est finalement à l’album Hot Fuss de The Killers qu’on pense le plus souvent, pour cette capacité d’alterner gibier de piste de danse et morceaux plus lents dignes d’intérêt (accessoirement même liste de morceaux anodins comme Reality Tv qui, lui, évoque directement les natifs de Las Vegas). Pour la densité du son aussi. Cependant le côté plus ’funk blanc’ les différencie.

Un album dégustable au choix d’une traite ou pour sa sélection de morceaux dansants irrésistibles. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • The Smile - Wall of Eyes

    Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom Skinner au (...)

  • PJ Harvey – I Inside The Old Year Dying

    C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
    Il faut dire aussi qu’elle a pris (...)

  • Ralfe Band - Achilles Was A Hound Dog

    Outre un flair hors-normes pour dégotter des talents très actuels (Nadine Khouri, Raoul Vignal, Emily Jane White...), Talitres a aussi le chic de remettre en selle des formations culte. A l’instar de Flotation Toy Warning ou The Apartments, Ralfe Band était passé sous nos radars et c’est le label bordelais qui nous le signale.
    Et il fait bien. Si les albums précédents du groupe d’Oly Ralfe datent (...)

  • The Veils – ...And Out of the Void Came Love

    The Veils est ancré à l’histoire de ce site puisqu’à peu de choses près ils avaient constitué un de nos premiers coups de cœur, en 2004. On avait évidemment suivi toute leur discographie, noté qu’ils étaient absents depuis un petit temps mais il faut être honnête, on avait un peu oublié l’album solo de Finn Andrews. En une heure et quinze morceaux, un des albums de l’année fait le tour du propriétaire et des (...)

  • Squid - Ô Monolith

    Le post-punk anglais avec morgue est un genre très particulier dans lequel les Londoniens de Squid s’étaient distingués. Il faut dire que ce substrat est utilisé dans tellement de contextes pour tellement de résultats, de Bloc Party à Black Country New Road en passant par Art Brut qu’on peut le décliner de bien des façons.
    Et Squid balaie à lui seul une belle partie du spectre, allant même tutoyer la (...)

  • Bärlin - State of Fear

    Cet imposant album d’un trio lillois nous semble familier sans que ce ne soit exactement identique à quoi que ce soit. Si on tente de retrouver son chemin, on est très vite tentés de s’y perdre pour mieux s’y fondre. Le chant très expressif dès Deer Flight, un peu comme si Patrick Wolf s’était mis au post-punk poisseux et éructait (aboyait même sur Revenge). On y secoue lentement la tête pendant que la (...)

  • Rodolphe Coster and Band – High With The People

    On va être tout à fait honnêtes, on n’avait jamais entendu parler du Bruxellois Rodolphe Coster malgré un parcours visiblement déjà fourni, avec un gros pied dans la musique de danse contemporaine. Mais ce n’est pas le plus important, on a copieusement apprécié cet album immédiatement familier.
    New York est ici un endroit d’enregistrement ici mais aussi un style, avec une forte dose de post-punk (...)

  • Unik Ubik – I’m Not Feng-shui

    Quand on avait entendu Maggie Débloque, on n’avait pas tout de suite succombé. Peut-être que l’idée de s’en prendre (justement) à une ministre démise depuis des lustres ne semble pas l’idée de l’année. Surtout parce que la musique à haute dose d’énergie et de complexité attend son moment. Il est arrivé plus tard, et il est arrivé, et l’album passe d’un coup d’un seul. Parce qu’une fois que l’envie est là, on (...)