lundi 25 avril 2016, par
Le premier album du jeune Australien Hein Cooper confirme la première impression laissée par son prometteur EP de l’an passé, on va entendre parler de lui. Le premier morceau était déjà connu puisqu’il figurait sur son premier EP, tout comme deux autres. C’étaient déjà de bien belles choses, donc la surprise n’est plus vraiment de mise. Par contre, le remix qui semblait ouvrir de nouvelles perspectives et appelait d’autres comparaisons (James Blake, ce genre) n’est plus au rendez-vous, mais on garde en tête que ces morceaux pourraient prendre une autre direction. Ceci dit, l’album y gagne en cohérence. Parce que les 10 morceaux présentés ici montrent une belle constance.
Rusty est présenté en single et est trop faussement anodin pour vraiment donner une idée du plein potentiel du garçon. Il y a pourtant bien de bonnes choses, comme sa belle voix posée qui n’en fait pas trop, qui peut s’aventurer dignement en voix de tête. Les arrangements restent assez acoustiques mais en tendant l’oreille, la sobre production est remarquable d’équilibre. Il faut évidemment signaler que c’est toujours Marcus Paquin (qui a produit ce The National, ce Stars et ce Little Scream) qui est à la manœuvre.
Une de ses forces est d’avoir suffisamment d’intensité pour se contenter de peu mais ajouter subtilement des éléments qui renforcent ces morceaux jamais mièvres. Ce qui lui permet mine de rien de belles prises d’intensité sur Water qui peut se présenter comme une balade. Son style peut donc se décliner en acoustique Curse My Life, utiliser sa voix de tête sur Overflow ou soigner l’impeccable coolitude de Dopamine. Mais ce côté soul n’est pas la seule corde à son arc puisque All My Desires ne déplaira pas aux fans de Conor Oberst. Il en a en tous cas la ténacité lancinante, l’allant que rien ne semble perturber.
On a aussi signalé que les impeccables The Real et The Art of Escape sont au rendez-vous, se présentant comme les plus évidentes cartes de visites. La discrétion efficace de Hein Cooper semble en tous taillée pour le succès tant cet album confirme les bonnes impressions ressenties à l’écoute de l’EP de l’an passé. L’avenir seul nous dira si les foules partagent mon enthousiasme.
How come you, too, assume your opinion counts ?
Si cette phrase eut être rude si elle est adressée à un critique du dimanche comme votre serviteur, il prend une autre dimension quand il traite du droit des femmes à disposer de leur corps. Parce que chez la Suissesse Gina Eté, le fond est consubstantiel de la forme. Et cette forme prend encore de la hauteur après un premier EP et un album qui (…)
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)
Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham (…)