lundi 27 novembre 2023, par
Le format EP est sans doute celui sur lequel Mokroie(le nom d’un village dans les Frères Karamazov visiblement) s’exprime le mieux. Surtout que le projet de Francesco Virgilio peut y montrer plusieurs facettes à chaque fois. On retrouve deux morceaux instrumentaux dans une veine électronique à la fois dense et digeste comme plat de résistance d’ailleurs.
Et si la façon de déclamer sur Forest of Uncertainety semble un peu trop concernée, on fond carrément pour More qui se présente comme un hommage appuyé à Sisters of Mercy. Refain XXL, chœur féminin, il ne manque rien à ne pourra que plaire à ceux qui ont la ref (qui ne sont plus adolescents sans doute). De quoi voir du pays en quatre morceaux en attendant une suite qu’on espère aussi consistante.
Plaisir des oreilles et douleur du critique, c’est ainsi qu’on a défini les albums de piano solo. Mais dans le cas du second album de la Lorientaise Cécile Seraud, on dépasse ce cadre plaisant mais étroit. Au niveau des collaborations, on note la présence de Thomas Poli (jadis guitariste de Dominique A) ou Sylvain Texier (ô Lake), ce qui trace de nouvelles pistes.
Le piano tient logiquement les premiers rôles et c’est une bonne chose tant la fluidité de son jeu est remarquable, avec un très gros sens mélodique. On ne s’étonne pas de l’entendre citer Yann Tiersen comme influence. Mais on note aussi les judicieuses plages plus ambient nommées Errance Cosmiques. L’intérêt est relancé en tous cas. Autre façon peut-être moins indispensable d’écarter les murs, on note sa voix. Pas de paroles, non, juste une mélodie aérienne. Bref, pour empêcher toute monotonie sur cet album de plus d’une heure, Cécile Seraud déploie une belle panoplie qu’on se doit de découvrir.
Il est bon de retrouver de temps en temps la nervosité des groupes noise à voix féminine. Pour rester dans nos connaissances, citons Yeah Yeah Yeahs, Be Your Onw Pet ou Baby Fire première époque. Quoiqu’il en soit, la belle énergie des Français puise autant dans le punk que le post-punk pour la tension qui se dégage de Machina.
C’est quand ils ralentissent le tempo qu’ils sont le plus passionnants en fait, sur The Night’s Magician notamment et ce court troisième album sans fioriture aucune est la petite pilule de force dont on a besoin pour affronter l’hiver naissant.