mercredi 4 avril 2012, par
Différenciation par les synthés
L’arrivée dans une médiathèque peut plonger dans la perplexité. L’abondance des titres présentés dans un ordre alphabétique, et puis une mémoire qui semble subitement vide, intimidée par les disques à perte de vue, peuvent créer un phénomène de repli, où on pioche au hasard des pochettes ou des vagues souvenirs de lectures récentes. C’est sur cette base bien ténue que j’avais un jour emprunté le premier album de 16 Horsepower. Je vous parle évidemment d’un temps où les moins de quinze ans n’étaient même pas nés.
Je m’attendais à entendre de la musique gothique, et j’ai entendu, ben, du 16 Horsepower, la transe mystique de David Eugene Edwards, la tension qui confine à la douleur. Une fois la surprise passé, j’ai adoré. Tout ça pour dire que ce que j’aurais pu entendre à l’époque, c’est ce Weltuntergangsstimmung (tant qu’à avoir un nom de groupe crétin, autant avoir un nom d’album imprononçable). Parce que n’étant pas familier de l’œuvre de Stef Heeren, j’ai tout de suite pensé à une version synthétique de Woven Hand (groupe d’Edwards depuis la disparition de 16 HP, vous suivez ?).
La voix, les intonations, la façon de trousser une mélodie, tout ressemble d’une manière troublante au sud des Etats-Unis. Mais il y a des synthés, des guitares pleines de chorus et de reverb’ (Let Things Drift). La voix n’est pas sépulcrale cependant, et est forcément expressive, ce qui nous éloigne un petit peu des canons batcave. Mais le résultat sonne comme déjà entendu. Chez d’antiques Chameleons par exemple, ou des Cure hors d’âge (The Shadows Are You) plus que le revival-décalque à la Zola Jesus.
Il semblerait, et la critique de l’album précédent semble le confirmer, que c’est un changement de cap pour le groupe, Stef ayant découvert un amour immodéré pour les possibilités d’un Roland Juno 6 (moi non plus je n’y connais rien en matériel) et décidé de s’y consacrer. Il y a donc un passé de musique profonde avant de changer les outils, ce qui explique sans doute la sobriété et la réussite de certains morceaux (The Shadows Are You), plus imprégnés de l’intensité de Current 93 (figure tutélaire évidente) que du flashy eighties.
‘Tu vas voir, vous allez bien vous entendre’. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais ce genre de phrase me fait rarement envie. J’ai rarement eu de mauvaises surprises pourtant, et cette découverte m’a semblé assez naturelle. Le cheminement de KTAOBC (c’est moins portnawak comme ça) est intéressant, et sa relecture d’une musique cold de 25 ans l’éloigne un peu d’une ressemblance trop marquée avec David E Edwards. Ce serait bête aussi de laisser passer une occasion de rendre encore hommage au label louvaniste Zeal Records (Marble Sounds Sunday Bell Ringers, Sleeping Dog, Toman et Isbells).
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