vendredi 21 septembre 2018, par
Les bonnes collaborations sont faites de bons collaborateurs. C’est une assertion qui ressemble à une lapalissade mais qui trouve ici une illustration assez convaincante. Aux commandes de ce Big Red Machine se trouvent en effet Aaron Dressner et Justin Vernon. Si on connait surtout le premier en tant que guitariste de The National, il ne faut pas oublier qu’il est le principal auteur de la formation et qu’il produit des artistes comme Local Nativesou Sharon Van Etten. Le second est évidemment derrière Bon Iver (ou Volcano Choir, d’ailleurs). Alors que son premier album l’installait comme premier de classe, les suivants l’ont amené au statut de maître d’école. Ils sont pour l’occasion accompagnés du batteur James Mc Allister qui a programmé les boites à rythmes de Sleep Well Beast et joué sur quelques Sufjan Stevens (Illinoise, The BQE…), de Bryan Devendorf de The National et Richard Reed Parry d’Arcade Fire et encore d’autres. Du bien beau monde donc.
Big Red Machine etait à la base une piste instrumentale crée par Aaron Dressner et envoyée à Justin Vernon à l’époque de l’élaboration de la compilation Dark Was The Night. Cette collaboration reprend le même principe, Dressner s’occupant des structures sonores des morceaux. Evidemment, ceux qui ne jurent que par le folk dépouillé et lumineux de For Emma, Forever Ago, il y a de quoi avaler de travers. Mais même ceux-là ont suivi l’évolution de Justin Vernon on imagine et le résultat semblera d’emblée familier aux amateurs du Bon Iver plus récent.
Cet album est assumé comme étant expérimental mais ce n’est pas compliqué pour autant, plus opaque. On dénote tout de même des guitares assez libres (Lyla) ou des structures rythmiques complexes (Air Stryp). Logiquement, c’est sur ce genre de morceaux que le projet prend tout son sens. Ils se permettent donc de pousser le curseur un peu plus loin et on obtient par exemple l’intensité répétitive de Melt. A l’opposé, la simplicité apparente d’Hymnostatic fait mouche.
Ses accents de voix s’y font plus modernes, donnant un petit de Tv On The Radio au camping sauvage, avec l’intensité qui va avec. On apprécie I Won’t Run From It pour ces raisons en tout cas, tout comme on aime le joli gimmick de piano de People Lullaby ou qu’ils jettent des ponts avec le front aventureux du r ‘n b (OMDB). Bon, on n’aurait pas pleuré l’absence d’autotune mais c’est vraiment anecdotique.
Sans esbroufe ni volonté de livrer des expérimentations peu abouties, la coopération de Dressner et Vernon livre un album qui ne nous a pas surpris mais confirmé que ces deux-là ont encore bien des idées à partager.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
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