jeudi 26 janvier 2012, par
Illustration par l’exemple
La plus grande facilité de produire de la musique pousse-t-elle à la solitude ? Sans pousser jusqu’à l’isolement dans les bois façon Bon Iver, on doit beaucoup de satisfaction récentes à ces bidouilleurs sensibles (Low Roar, Perfume Genius, qui revient, Youth Lagoon, Little Kid…). Mauro Remiddi, Italien installé à Londres, fait partie de cette tribu dispersée, et si sa musique a tout les attributs de ce qu’on entend trop de ces temps-ci (son vague, recyclage des années ’80 et du shoegaze), on distingue chez ce sociétaire des tellement précieux Secretly Canadian une petite étincelle qui fait la différence.
Cet album aura marqué pour moi la constatation d’un fait. Le shoegaze et Animal Collective (et tous leurs avatars) n’est sont pas une fatalité quand on veut faire de la musique éthérée et en prise avec son époque. On tient sans doute ici un nouveau sorcier de la mise en son, pas toujours éloigné de l’univers de Bradford Cox. Atlas Sound a fait des petits, et c’est assez flagrant sur les morceaux plus acoustiques comme Picture ou Shapeless & Gone. C’est simplement une indication de genre venue d’un critique un peu perdu, pas une estimation de valeur. Porcelain Raft possède en tous cas une façon très moderne de faire de la pop. Parce qu’au final, ce Strange Weekend, c’est ça, un peu à la mode 2012, avec la variété qu’il faut.
Mais pour que l’illustration soit convaincante, il faut des morceaux qui tiennent la route. A l’instar des bouquins sur la technique photo, certains ouvrages pédagogiques bas de gamme sont plombés par le manque d’inspiration de leur auteur, forcé en peu de temps d’illustrer un propos technique. A l’inverse, quelques photographes doués partent de leurs belles réalisations pour appuyer leurs dires. On est dans le second cas de figure ici parce qu’on profite de bons morceaux comme Unless You Speak From Your Heart.
Picture fonctionne parce que la mélodie qui n’a pas été oubliée. Et le dernier The Way In est de ces bons morceaux pour ceux qui ne s’interdisent pas un peu de sucre impalpable. C’est ce qui convient à mon cœur de midinette post-moderne en tout cas. Les balades éthérées comme Backwords sont ainsi assez réussies. Mais ce ne sont pas les seules satisfactions, on pourra préféré l’aspect années ’80 passé au concasseur, de l’évocation des sons de guitare du Disintegration de Cure (Drifting In and Out) aux mélodies à la New Order (Put Me To Sleep). On s’éloigne en tout cas de la musique pour bain moussant puisque même avec des voix qui s’effilochent, on est parfois plus proches de Sleigh Bells (en moins cracra). Donc, même s’il s’inscrit dans un mouvement qui commence à arriver à saturation, Porcelain Raft a des arguments et des morceaux pour qu’on l’écoute encore. Par les temps qui courent, c’est sans doute le meilleur des compliments.
http://www.porcelainraft.com/
http://www.myspace.com/porcelainraft
On vous avait déjà parlé de cette formation française à l’occcasion d’un EP sympathique qui montrait de belles dispositions. On change résolument de braquet ici avec 21 titres pour 40 minutes de musique. Mais la longueur n’est pas la seule évolution, la consistance et la constance sont aussi de la partie.
Et puis il y a un concept, on peut voir cet album comme une visite de maison (forcément (…)
Etrange attachement que celui qu’on a pour Destroyer. A un tel point qu’on comprend parfaitement qu’on reste un peu à l’écart. Ce nouvel album ne va sans doute convertir que peu de sceptiques, mais ceux qui ont déjà trouvé la porte d’entrée de l’univers de Dan Bejar resteront au chaud à l’intérieur.
Son style se retrouve dès le premier morceau qui claque et prend son temps à la fois. Kitsch (…)
Le truc du trio allemand Painting, c’est de l’art-rock anguleux dans la lignée de choses comme Deerhoofou Architecture in Helsinki (désolé pour les références pas neuves). Et oui, c’est un genre qu’on apprécie toujours (pas trop Deerhoof pourtant, allez comprendre) surtout quand il est défendu avec autant de verve.
Basé sur l’idée d’une AI qui prendrait ’vie’ et revendiquerait son identité, (…)
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)