jeudi 15 mai 2008, par
Les bonnes idées d’Alex
Avant même de traiter de musique, on peut dire que le projet est une bonne idée. Sorti sous le nom d’Arctic Monkeys, cet album aurait déçu et aurait donné lieu à des tonnes d’exégèses sur le bien-fondé d’un changement de cap, surtout que le public potentiel n’est pas pile-poil le même. Maintenant, on sait qu’on peut avoir le beurre et l’argent du beurre, à savoir un groupe nerveux et un plus emphatique et pop, sans se soucier de l’étiquette, et on en profite. Alex Turner s’est donc acoquiné avec Miles Kane (The Rascals) qui participait déjà au bon 505 qui clôturait Favorite Worst Nightmare pour former les Last Shadow Puppets.
Et dès le début, on est frappés à la fois par l’ambition et par les bonnes chansons qui les sous-tendent. En tant que single, je ne suis pas certain que la plage titulaire soit le meilleur choix, par faute d’une progression pas assez pop. Par contre, en tant que morceau d’introduction, il claque presque comme un manifeste. La luxuriance de Standing Next To Me fait tout de suite mouche. Ce sera, selon leurs dires, leur prochain single et dans un monde bien fait ça devrait cartonner. Les morceaux restent courts, et, on ne le répètera jamais, c’est la meilleure façon de ne pas diluer l’intérêt d’un morceau. Pas de gras ici, ou de complaisance donc, et les mélodies sont souvent tout de suite attirantes (My Mistakes Were Made For You)
Marquée par Scott Walker, John Barry ou Pulp cet album est plein de choses ne faisant pas exactement dans la modestie et la sècheresse, et on imagine plus ces Last Shadow Puppets à leur place dans un générique de James Bond que des frères Dardenne. Question arrangements, c’est le London Philarmonic Orchestra sous les bons soins d’Owen Palett qui fait Final Fantasy à lui tout seul, les arrangements du dernier Beirut mais aussi et surtout ceux d’Arcade Fire. Du très haut niveau donc, et ça se sent. On n’est pas toujours loin des génériques télé années ’70 (Black Plant) mais c’est le risque du genre. Et quand un morceau est moins enlevé, plus lent, on sent plus l’exercice de production. De même, douze titres dans cette veine, c’est beaucoup mais rien n’impose de tout avaler d’un coup d’un seul.
On connaissait le talent d’Alex Turner dès les premiers singles des Arctic Monkeys, on sait maintenant qu’il possède une qualité de discernement qui lui promet de beaux jours. En sortant très vite un second album des Arctic Monkeys, certes plus urgent qu’uniformément brillant pour prendre l’attente de court et en créant un projet parallèle pour ne pas trop contaminer de ses penchants pop sixties le rock plus nerveux de son groupe de base, il a montré une lucidité qui fait plaisir à voir. Et à entendre surtout car ce The Age Of Understatement compte de purs moments de musique.
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