Accueil > Critiques > 2012

Séance de rattrapage n°14

jeudi 12 juillet 2012, par marc

Il y en a un peu plus, je vous le mets ?


Certains albums ou EP ne nécessitent pas de très longs développements mais ne doivent pas être passés sous silence non plus. Ceci est le début d’une série d’été où quelques albums passés sous silence verront cette criante injustice réparée.

Loch Lomond - White Dresses EP

On l’a dit, les plaisirs de ces dernières années, finalement, viennent plus facilement de ces surprises, de ces groupes qu’on ne connait pas et qui arrivent rapidement à nous fasciner malgré le peu de racolage. Loch Lomond, avec d’autres comme Fionn Regan, River Whyless ou The Tree Ring, est indéniablement de ceux-là. L’album montrait une belle versatilité dans ce style tellement impalpable, et cet EP élève encore le débat.

Parce que le groupe semble plus prêt à affronter le monde plus figuratif. Ce qui nous vaut le très beau White Dresses, élégant, avec son piano languissant et ces voix célestes, comme si Bodies Of Water avait pris des calmants contre la l’hyperactivité. Mais tout reste élégant sans tomber dans la préciosité ou la démonstration de force, même quand ils assènent le plus solide Knuf Sirhc. Leur sens mélodique est en tout cas intact comme le prouve Kicking With Yout Feet.

Le groupe affirme que cet EP est un avant-goût d’un album à venir, et je signe des deux mains pour une production de ce calibre, qui serait d’un niveau assez ébouriffant et montre que Loch Lomond n’a pas fini de nous émerveiller.

Plants and Animals - The End Of Thant

Combien de temps faut-il compter pour qu’un enthousiasme retombe, qu’on arrête de suivre un groupe qu’on a trouvé singulier ? Plus que trois albums visiblement, tant Plants and Animals semble rentrer dans le rang après les mélanges réussis du premier Park Avenue. Rien n’est certain, mais il est probable que je passe mon tour dès la prochaine fois.

Leur rock psychédélique garde toute ma sympathie, mais il est probable qu’on ne les réécoute pas, malgré cet album qui est passé d’un coup d’un seul. Le trio de Montréal a pourtant essayé des choses, notamment sur Crisis au chorus bien ficelé, ou en étant plus rentre-dedans (Song for Love), ou souvent plus acoustique mais rien n’y fait, la nostalgie nous renvoie immanquablement vers leur premier album.

Thee Silver Mt Zion - The West Will Rise Again

On est tout de même fidèles. Parce que même quand une discographie ne tend pas vers l’amélioration, on prend quand même la température d’un EP distribué uniquement sur la tournée. Mais on doit tellement à ce collectif que ça semble assez naturel. Ce petit album récréatif peut être mis dans la même catégorie de leur dernière sortie Kollaps Tradixionales, ou du projet passé plus inaperçu Sailors With Wax Wings, c’est-à-dire une musique qui n’est plus du post-rock, mais un rock furieux qui reprend de ses racines les structures volontairement bancales et un son.

L’impression qu’on en a est celle d’un groupe qui se cherche, ou plutôt qui a trouvé une nouvelle manière mais n’a pas encore les morceaux qui pourraient prolonger leur réputation. Certains procédés ont déjà été abordés en mieux. Dans Blind Blind Blind par exemple pour le retour plaintif sur fond de chœurs. Notre optimisme foncier nous fera vérifier ce qu’il en est dès qu’on aura de nouveaux morceaux à se mettre sous l’oreille (ça se dit, ça ?)

http://www.tra-la-la-band.com/

Young Empires - Wake All My Youth

On a tellement vu du Foals partout qu’on désespère d’en retrouver quelque part, même chez eux…Même si on ne peut pas parler de remplacement poste-pour-poste, j’ai retrouvé une partie de l’entrain d’Antidotes chez ces jeunes-ci. Bien plus que sur le Total Live Forever, j’ai ressenti ce rush d’adrénaline. La lignée peut être évoquée dans son entier, de la voix de Cure aux cowbells de The Rapture. On peut aussi les inscrire dans la foulée de Memory Tapes ou Porcelain Raft (les guitares de Beaches).

Il faut être honnête, la fièvre n’est peut-être pas la même que chez les Anglais mentionnés, et le ton général est plus dansant, plus léger, mais s’ils arrivent à reproduire les montées en suspension d’Enter Through The Sun, ou l’effronté Against The Wall sur plus de sept titres comme ici, je sens que le groupe de Toronto n’a pas fini de nous surprendre.

http://youngempires.com/

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Mick Harvey and Amanda Acevedo - Phantasmagoria In Blue

    Quitte à paraître un tantinet pédagogique, un petit rappel des faits n’est pas superflu. Membre des Bad Seeds, auteur de quelques musiques de film vraiment envoûtantes auprès de Nick Cave, Blixa Bargeld et Anita Lane, Mick Harvey s’était aussi distingué par des reprises haut-de-gamme et anglophiles de Serge Gainsbourg. Ajoutons quelques albums solo de très bon aloi et vous comprendrez pourquoi on a (...)

  • Lauren Auder - The Infinite Spine

    La musique, ça ne fonctionne pas comme les champignons, partager ses découvertes et leur origine est un plaisir. On en profite pour rappeler l’existence de ce nid à surprises. Et la chanteuse Lauren Auder en ménage pas mal. Il y a en effet chez elle de la profondeur et du spectacle. On le constate dès l’entame de 118 ou alors au détour de la puissance tranquille de Datta920.
    Il y a aussi un sens de (...)

  • Caesar Spencer - Get Out Into Yourself

    Anglais né au Pérou, Caesar Spencer réside aujourd’hui en France. Une origine qui lui permet de présenter un mélange subtil entre traditions anglo-saxonne et française s’était déjà retrouvé sur Maxwell Farrington et le Superhomard. Disons-le d’emblée, la voix est un peu plus assurée ici et est une des points positifs de cet album. Nous verrons qu’il y en a bien d’autres.
    Le morceau introductif est un peu (...)

  • Patrick Wolf - Night Safari (EP)

    Il est des noms qu’une longue inactivité n’arrive pas à effacer. La dernière fois qu’on avait eu des nouvelles de Patrick Wolf c’était pour Sundark and Riverlight et il s’est imposé comme celui qu’on a le plus écouté. Ces relectures plus ‘organiques’ étaient impeccables et balayaient bien sa belle discographie. Il reprend les choses ici où ils les avaient laissées un peu en amont en renouant avec des (...)